Menacées par les rejets des eaux usées, les décharges sauvages et la
destruction de la végétation, certaines plantes rares et quelques espèces
d'oiseaux, auparavant recensées dans les zones humides de la wilaya d'Oran, ont
disparu, ont révélé les spécialistes de l'environnement. C'est le cas du lac
?Telamine', situé à quelques encablures d'Arzew, qui continue à servir de dépôt
à divers déchets, ordures ménagères, détritus de toutes sortes ainsi que de
rejets d'eaux usées provenant des unités industrielles et des communes limitrophes.
Ces établissements, qui ne disposent pas d'unités de pré-traitement,
déversaient leurs rejets et notamment les eaux usées, dans le lac ?Télamine',
qui s'étend sur une superficie de 80 ha. Le lac abrite une quarantaine
d'espèces avifaune qui viennent hiverner, chaque année, dont les flamants roses
et le ?tadorne de Bélon', une espèce protégée en Algérie. Mais le lac joue
surtout un rôle considérable dans la recharge de la nappe phréatique. Plusieurs
mesures ont été prises par la direction de l'Environnement de la wilaya d'Oran
contre les unités industrielles polluantes qui activent dans la zone
industrielle de Hassi Ameur, mais les résultats ne sont pas brillants. Un
rapport de cette instance indique que des déchets liquides et solides, non
traités, se déversent directement dans les zones humides de la Sebkha, Dhayet
Morsli, lac Telamine, Oum Ghelaz et dans la mer. La sonnette d'alarme, sur la
situation des zones humides à Oran, est tirée afin d'attirer l'attention sur
les dégradations que connaissent ces régions, connues pour la fragilité de
leurs écosystèmes afin de mettre en place une «véritable bonne gouvernance
environnementale». Parmi les «dégâts» que subissent ces zones : le pompage
excessif des eaux souterraines, l'extension des zones urbaines sur ces zones,
l'altération des eaux et des écosystèmes par les diverses sources de pollution,
la « salinisation » des chotts et sebkha conduisant inévitablement à la
réduction des surfaces agricoles, des pâturages et des forêts du fait de
l'érosion. A Oran, le rétrécissement de la zone humide a créé un environnement
propice à la prolifération de rongeurs et de moustiques porteurs de maladies.
Ces zones assistent, ces dernières années, à la disparition de certaines
plantes rares ou rarissimes, ainsi que quelques espèces d'oiseaux.