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Le syndicat parle de grève, la direction dément : La tension persiste au CTC

par A. Mallem

Comme annoncé le 30 octobre dernier, les travailleurs de six agences de l'Est de l'organisme de contrôle technique de la construction (CTC) ont débrayé hier. Il s'agit, avons-nous appris hier de source syndicale, des employés des agences de Constantine, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Béjaïa, Oum El-Bouaghi et Batna qui totalisent 132 employés sur un total de 485 pour toute la région Est.

En effet, d'après le secrétaire général de la section syndicale de l'agence de Constantine, M. Saci Nacer, que nous avons contacté hier, «cette journée de grève constitue une simple mise en garde que les travailleurs adressent à leur direction générale. Elle pourrait être reconduite et touchera alors les 17 agences de l'Est algérien en se transformant en grève ouverte qui sera déclenchée dans les 48 heures qui viennent, ceci dans le cas où la direction générale de l'entreprise CTC continue à faire la sourde oreille aux revendications des travailleurs qui demeurent insatisfaites depuis 2011».

Rencontré, hier matin, à la maison des syndicats Abdelhak Benhamouda de Constantine où il était venu pour une réunion de concertation avec sa tutelle syndicale, M. Saci nous a informés que sa direction a pris, en date du 22 octobre dernier, la décision, « infondée», selon lui, de mettre fin à la relation de travail le liant à l'entreprise, et ce après 30 années de service, «non pour des motifs disciplinaires quelconques, a-t-il souligné, mais pour le simple fait que je sois à la tête de la section syndicale. Je vous signale aussi que notre DG a décidé unilatéralement, et en dépit des textes, que notre syndicat n'est plus représentatif. Or, le contraire vient d'être démontré par les travailleurs qui ont répondu au mot d'ordre de grève que nous avons lancé la semaine dernière», a-t-il indiqué.

D'autre part, considérant que le licenciement de leur camarade est tout à fait « arbitraire », les membres du conseil syndical du CTC de la région Est, pour rappel, se sont réunis le 30 octobre dernier à la maison des syndicats pour apporter leur soutien à M. Saci en appelant les représentants des travailleurs de toutes les agences à suivre cette journée de grève et de protestation qui a été observée hier.

Par la même occasion, le conseil syndical avait dénoncé les entraves à l'activité syndicale mises par la direction générale qui a interdit toute réunion du syndicat au siège de la direction régionale. Les syndicalistes ont diffusé également un mémorandum dans lequel ils énumèrent une série de revendications des travailleurs avec, en tête de liste, la permanisation et l'arrêt des «sanctions arbitraires» prises régulièrement contre les travailleurs.

Le mouvement de protestation des travailleurs du CTC a obtenu le soutien de l'union territoriale ouest de l'UGTA de Constantine qui, par la voix de son secrétaire général M. Arafa Abdelouahab, avait reconnu que leurs revendications sont légitimes. «Pour la première fois, les travailleurs du CTC adoptent une position juste en décidant de se battre pour faire aboutir leurs revendications légitimes», nous a déclaré en effet hier M. Arafa.

Contacté hier dans l'après-midi, M. Bouraiou, qui occupe l'intérim de la direction de l'Est en l'absence du directeur général parti accomplir le pèlerinage aux Lieux saints de l'Islam, a nié catégoriquement toute idée de grève dans les agences de l'Est. «Les syndicalistes peuvent raconter ce qu'ils veulent, mais tous les employés de nos agences étaient à leurs postes aujourd'hui et ils ont activé normalement. Et tout un chacun peut le constater», a soutenu notre interlocuteur. Ses propos ont été contredits par M. Arafa qui nous a affirmé que «la grève a bien eu lieu dans les agences indiquées et la direction du CTC tente de la camoufler en la niant».