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L'Algérie appelle les compagnies étrangères à s'investir et à investir le
secteur de l'énergie dans notre pays, notamment les énergies renouvelables mais
aussi le pétrole, le gaz naturel et le gaz non conventionnel (schiste).
« L'Algérie est résolument engagée à revoir sa politique énergétique», a déclaré hier le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Youcefi. Ce dernier, qui intervenait à l'occasion de la Conférence internationale sur «les opportunités d'investissement dans le secteur des énergies», organisée à l'hôtel Hilton d'Alger, a assuré que la loi sur les hydrocarbures est en train d'être modifiée (le projet de loi est au niveau de l'APN), ce qui va permettre aux étrangers d'avoir de nombreux avantages, a-t-il encore sous-entendu. La demande nationale et mondiale sera extrêmement importante à l'avenir, dira Youcef Youcefi qui évoque une demande de 7,5 millions de tonnes équivalent pétrole à l'horizon 2030, soit plus du double de la demande actuelle. Cette hausse de la demande sera due notamment à la croissance de la population mondiale mais aussi au recul du nucléaire civil dont l'avenir est incertain, note le ministre qui invoque des problèmes de sécurité après l'accident de Fukushima au Japon. En matière de politique énergétique, l'Algérie réfléchit sur un programme de 50 années pour les besoins du pays, a indiqué le ministre qui souligne que le programme inclut une exploration continue de nouveaux gisements mais aussi en contribuant à l'industrialisation du pays par la fabrication des équipements et la création de milliers d'emplois. C'est autour de ces principaux axes que les pourparlers pour de futurs partenariats avec les étrangers doivent tourner, a encore souligné Youcef Youcefi qui soutient qu'en matière de gaz naturel, à titre d'exemple, «Les pays exportateurs et importateurs de gaz naturel devraient s'entendre sur le développement de cette énergie propre, notamment en partageant les risques de l'investissement». Pour le ministre, les coûts associés à l'industrie du gaz, notamment en ce qui concerne le non conventionnel ou le GNL, seront autrement plus élevés à l'avenir. Des actions éparses entre l'exportateur (producteur) et l'importateur (consommateur) équivaudraient à rompre un équilibre déjà fragile, estime le ministre de l'Energie qui sous-entend clairement par là que les prix du gaz, indexés sur le prix du pétrole, n'arrangent plus les affaires de notre pays. «Le gaz naturel, qui respecte l'environnement, sera appelé à jouer un rôle primordial dans le futur», a encore fait savoir le ministre de l'Energie et des Mines devant les représentants des plus grandes compagnies mondiales, notamment Halliburton, Repsol, Total, Statoil, GDF Suez, SNC Lavalin, First Solar, Anadarko, Schlumberger, etc. 80 MILLIARDS DE DOLLARS D'INVESTISSEMENT A L'HORIZON 2016 Le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a assuré pour sa part qu'une «part importante» de partenariat est prévue dans le programme de la compagnie entre 2012 et 2016. 80 milliards de dollars seront investis par la compagnie nationale durant cette période, a fait savoir M. Zerguine qui souligne que 180 puits seront forés dont 80% par des efforts propres à Sonatrach. Le premier responsable de la compagnie nationale des hydrocarbures a assuré dans le même cadre que pas moins de 4 nouvelles raffineries seront réalisées durant la même période pour un montant de 14 milliards de dollars. Abdelhamid Zerguine, qui appelle les compagnies étrangères présentes à nouer des partenariats sur la base de «propositions concrètes», a annoncé qu'une «industrie pétrochimique d'envergure va être réalisée d'ici l'année 2016». «Tout comme Sonatrach a réussi à développer seule le secteur des hydrocarbures, ce qui paraissait invraisemblable il y a une trentaine d'années, nous sommes convaincus que nous pourrons faire de même avec les énergies non conventionnelles», dira M. Zerguine, qui rappellera tous les investissements de la compagnie nationale ces dernières décennies et qui ont hissé Sonatrach là où elle est actuellement. LE DEFI DES ENERGIES RENOUVELABLES 40% de l'énergie électrique en Algérie sera d'origine renouvelable d'ici l'année 2030. C'est le défi que se fixe désormais le PDG de Sonelgaz, Nourdine Bouterfa. «Le recours aux énergies renouvelables constitue une défi industriel», dira le PDG de Sonelgaz lors de son intervention en soulignant que l'objectif étant de fabriquer les équipements ici en Algérie. Pour la période 2012-2022, les plans de développement des sociétés du groupe Sonelgaz représentent un montant de près de 80 milliards de dollars, a fait savoir Bouterfa, en précisant qu'il est prévu d'installer plus de 4.200 MW de capacité de production en énergies renouvelables qui se répartissent en 1.228 MW pour le photovoltaïque, 2.475 MW en CSP et 516 MW en éolien. Il est prévu également d'installer une capacité de 5 MW en géothermie, a noté le responsable du groupe, en soulignant par ailleurs que ces nouvelles capacités font partie intégrante du programme national de développement des énergies renouvelables (EnR) et d'efficacité énergétique lancé par les pouvoirs publics en 2011. «L'Algérie est également consciente que dans la phase actuelle, les coûts d'investissement en EnR restent rédhibitoires et un frein à leur développement. C'est l'une des raisons pour laquelle la démarche par projet a laissé place à une approche qui s'appuie sur des programmes portés par l'Etat et faisant intervenir toutes les parties prenantes», a encore ajouté Nourdine Bouterfa pour qui la création, sous l'égide du ministère de l'Energie et des Mines, d'un fonds pour les énergies renouvelables (FNER) en plus de certaines mesures règlementaires et institutionnelles incitatives, telles que la facilitation de l'accès au foncier, vise à réduire les barrières liées au financement des projets. «Les projections aux horizons 2020 et 2030 situent la consommation d'électricité, respectivement, à plus de 80 TWH et 150 TWH. Ce recours aux énergies renouvelables, qui répond à des enjeux environnementaux et de diversification des sources d'énergie, constitue avant tout, pour notre pays, un défi industriel», estime le PDG de Sonelgaz qui soutient que ce programme, adossé à un plan de formation, de capitalisation et de recherche et de développement, vise à promouvoir et à stimuler une véritable industrie des énergies renouvelables axée principalement sur le solaire qui constitue la part essentielle du potentiel en EnR de l'Algérie, avec une durée d'ensoleillement des plus élevés au monde, estimée à plus de 3.000 heures/an. La stratégie du groupe Sonelgaz, de l'avis de Bouterfa, s'articule autour de trois priorités, à savoir: le développement de l'intégration nationale et de la recherche scientifique, le développement des énergies renouvelables et la promotion des économies d'énergie. A noter que la Conférence sur les opportunités d'investissement dans le secteur des énergies s'étale sur trois jours. Nombre d'experts et de spécialistes sont programmés pour donner leur point de vue. L'ancien ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, qui était farouchement opposé au projet de loi sur les hydrocarbures mis en place par Chakib Khelil, fait partie des invités à cette conférence qui a regroupé plus de 300 personnes venues de tous les horizons. |
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