Le syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement
secondaire et technique (Snapest) met à exécution ses menaces. Une journée de
grève sera observée ce mercredi 7 novembre, en cours, dans les établissements
secondaires de la wilaya, pour attirer l'attention des instances concernées sur
«la détérioration terrible des conditions de travail dans les lycées». Les
syndicalistes, qui s'étaient déplacés hier à notre rédaction, ont énergiquement
dénoncé, selon leurs propos, la fermeture des portes du dialogue, par le
directeur de l'Education. «Le premier responsable de l'académie avait promis
dans une réunion tenue en octobre, de prendre en charge toutes nos
revendications. Malheureusement ses promesses sont restées lettre morte. Pire,
des directives auraient été données pour interdire la réception, non seulement
des cadres syndicalistes mais même, les simples travailleurs du secteur»,
s'indignent nos interlocuteurs. Ils assurent que cette grève n'est qu'un début.
«D'autres actions plus radicales seront tenues incessamment si l'académie
continue d'ignorer nos revendications», promettent les concernés. Un cadre
syndicaliste, en colère, a ouvertement accusé les responsables de l'académie de
«berner les syndicats avec des promesses alors que rien de concret n'est fait
pour améliorer les conditions de travail». «Ils promettent n'importe quoi ! Ils
nous ont promis que le nouveau lycée de Haï Fellaoucen sera opérationnel en
décembre 2012,pour en finir avec la surcharge des classes. Les travaux de gros
œuvre n'ont même pas été achevés dans le chantier, alors comment ce lycée sera
opérationnel dans moins de deux mois», s'interrogent nos interlocuteurs. Cette
grève était en fait prévue pour le 10 octobre dernier, mais le syndicat avait
finalement gelé cette action, suite à une réunion avec le directeur de l'Education.
Les syndicalistes avaient soulevé lors de cette réunion une douzaine de
revendications socioprofessionnelles, essentiellement en matière d'amélioration
des conditions de travail dans les lycées. Le Snapest insiste sur l'ouverture
de nouveaux postes budgétaires pour couvrir le déficit constaté dans certaines
matières essentielles (maths, physique, langues étrangères). Le cycle
secondaire a besoin au minimum de recruter 200 professeurs, pour combler le
grave déficit en encadrement. Deux mois après la rentrée des classes, des
centaines d'élèves sont sans professeurs, dans les matières essentielles, et
dans plusieurs lycées de la wilaya. Le déficit en matière d'encadrement des
mathématiques reste cependant le plus préoccupant. L'académie a ouvert cette
année 50 postes pour les diplômés en mathématiques, mais seulement 45 candidats
se sont présentés à ce concours. Tous les candidats ont été systématiquement
retenus, alors que cinq postes n'ont pas été attribués, faute de postulants.
Les besoins de la wilaya en matière d'encadrement de mathématiques sont
importants, vu que plusieurs établissements du secondaire et du moyen souffrent
depuis 2011 d'un déficit en enseignants de mathématiques. Le syndicat réclame
aussi l'autorisation pour les professeurs de se déplacer, en cas de nécessité,
hors mouvement. Le Snapest veut aussi la suspension des décisions coercitives
obligeant les professeurs à enseigner d'autres spécialités. Autre point relevé
par le syndicat, la régularisation de la situation des professeurs des langues
espagnole et allemande.