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A partir d'aujourd'hui et pendant vingt-trois jours les partis
et candidats en lice pour les consultations locales du 29 novembre vont avoir à
se démener pour convaincre les électeurs de faire le bon choix lors de ce
rendez-vous électoral. Qui pour chacun de ces compétiteurs ne peut être que
celui qui les distinguera dans les urnes. Beaucoup de prétendants sur la ligne
de départ, mais ils seront bien peu à l'arrivée. Le système électoral algérien
étant ainsi conçu que seules les listes atteignant le seuil de 7% des voix du
corps électoral pourront prétendre avoir des élus. Mission impossible pour
l'écrasante majorité de ces postulants à la représentation locale au vu de
l'insignifiance de leur ancrage populaire.
Comme pour le scrutin des législatives, la compétition va se limiter à un duel entre une poignée de partis. Lequel duel, ses résultats seraient déjà établis à en croire le point de vue dominant dans l'opinion citoyenne. Rares sont en effet les citoyens à penser que les consultations locales vont être libres et régulières au point que sortirait des urnes en cette occurrence une configuration politico-partisane autre que celle qui a été dessinée par le scrutin des législatives. Et le citoyen lambda n'est pas le seul à le penser. Même des partis qui se sont estimés lésés arbitrairement par cette nouvelle configuration à laquelle ils attribuent des causes de fraudes électorales, sont dans la résignation quant à son inéluctable reconduction pour le scrutin des locales. Ils justifient que malgré cela ils sont partants dans une compétition aux résultats dont ils sont convaincus par avance de la fausseté, par l'argument qu'il leur faut faire campagne pour sensibiliser l'opinion publique sur le détournement de la volonté populaire et certains par celui que leur participation électorale obéit au souci de prémunir le pays contre «toute menace pouvant l'entraîner dans le chaos sous le couvert du prétendu printemps arabe ». A s'en tenir au climat qui a été celui de la précampagne électorale durant laquelle les partis se sont échinés à confectionner leurs listes de candidats, la campagne qui débute aujourd'hui s'annonce comme devant être peu animée faute de l'intérêt citoyen pour une lutte électorale qui n'en est pas une pour beaucoup. D'aucuns pourtant estiment qu'il ne faut pas trop s'avancer sur la question de l'indifférence populaire affichée durant la période de la précampagne électorale. Ils font valoir que les locales ont des enjeux qui parlent aux citoyens, car il s'agit de voter pour une multitude de choses et de problèmes liés à leur quotidien et cadre de vie. Cette considération qui effectivement devrait dissuader les électeurs de se détourner de l'acte électoral, a perdu de sa pertinence pour beaucoup d'entre ces électeurs tant les scrutins locaux se sont succédé mais dont la transparence et la régularité se sont avérées un leurre. Constat qui a fini par confirmer à leurs yeux que leur acte de voter n'est d'aucune utilité sauf celle d'entretenir au bénéfice des pouvoirs en place l'illusion qu'en Algérie les bureaux de vote sont les lieux démocratiques d'où sortent les institutions élues du pays. Une illusion qui a fini par se dissiper même pour les plus naïfs du corps électoral. |
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