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En France, Houria Bouteldja
est de plus en plus présentée comme une «perturbatrice», une «mouchaouicha»
qu'il faut faire taire par tous les moyens. La porte-parole du Parti des
Indigènes de la République n'est pas une habituée des plateaux mais quand il
arrive qu'elle y soit invitée, pour les besoins du sujet ou tout simplement
parce que l'animateur est du genre «ouvert», elle provoque des réactions
haineuses de la part des «chefs» d'une forme de police de la pensée qui sévit à
Paris. C'est qu'elle est perturbante, cette descendante d'Algériens que l'on
veut bannir et discréditer par des moyens éhontés.
Elle ne se contente pas d'être belle et de prendre «la place» que l'establishment veut bien concéder aux hommes et aux femmes «issus de la diversité» pour se fabriquer de commodes alibis. Elle parle, analyse et conteste les idées reçues qui sont, on le sait bien, celles de l'ordre établi. Elle parle de ces Français descendants des peuples colonisés qui sont parqués dans un univers fermé, que l'on prive de parole, dont on aime bien mettre en exergue le fait qu'ils parlent par «onomatopées» et n'arrivent pas à formuler l'oppression structurelle qui leur est imposée. Qui n'a pas vu et senti la peur de jeunes banlieusards en incursion, malgré eux en ville, ne peut saisir combien la notion de ghetto et de stigmatisation a un sens concret. Ce sont ces questions, mises sous le boisseau de l'idéologie officielle, que Houria Bouteldja et les Indigènes de la Républiques «osent» soulever avec leurs moyens réduits et quand, par inadvertance ou parfois grâce au courage des animateurs, ils participent à des débats dans les médias mainstream. Le combat historique des peuples colonisés par la France y est assumé, défendu avec passion. L'engagement pour la cause palestinienne est sans défaut. Cette femme droite et libre a tout pour déplaire aux bien-pensants. Il y a quelques années, c'est un présumé philosophe, Alain Finkielkraut pour le nommer, dont le cœur a parlé avec morgue en évoquant une équipe de France «black, black, black» - un racisme décomplexé sur lequel les médias en place ont préféré ne pas insister quand ils ne l'ont pas justifié - qui a décidé d'en faire une cible. Une femme à abattre, à bâillonner? On lui reproche d'avoir utilisé le mot «souchien» - pour évoquer les Français de souche - qui a été pourtant utilisé quelques semaines auparavant par l'ancien ministre Jean-Louis Borloo. Elle est poursuivie par une organisation d'extrême droite sur cette question alors qu'en France, l'establishment a décidé d'allumer des contrefeux en lançant sur le marché la notion éculée et elle-même raciste du soi-disant «racisme anti-blanc». Il s'agit clairement, comme dans les Etats-Unis des années soixante, d'accuser les victimes du racisme d'être des racistes. Et au MRAP, des «laïcards» s'approprient le thème dans une sorte de règlement de compte post mortem contre Mouloud Aounit à qui ils reprochent d'avoir mis aussi l'islamophobie parmi les maux à combattre par l'organisation. Récemment, la Ligue de défense juive (LDJ), une milice fasciste sioniste qui bastonne régulièrement des Arabes, parfois juste parce qu'ils osent porter le keffieh, a agressé Houria Bouteldja sans que cela suscite de réactions. Intouchables les fachos de la LDJ dans la France des droits de l'homme. Désormais, c'est le CRIF, organe de propagande israélien et institution centrale de la République, qui voudrait porter l'estocade en l'accusant d'être antisémite. Tous les moyens, les plus bas et les plus mensongers, sont utilisés pour faire taire une femme qui est la voix aux opprimés de France, ceux dont le destin de «classe» est d'être confiné dans la marge. Il ne s'agit pas, loin de là, d'on ne sait quelle fumeuse repentance mais bien de l'oppression actuelle de ceux qui ont le tort de refuser leur infériorisation. La presse algérienne doit parler de ce qui arrive à Houria Bouteldja car c'est tout simplement son droit à l'expression qui est attaqué. Violemment. |
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