C'est à Tlemcen et plus exactement au sein de l'auditorium du pôle du centre-ville qu'aura lieu exceptionnellement, ce dimanche, la cérémonie de remise du Prix Audin de Mathématiques qui coïncide avec les festivités du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie et la célébration du 1er Novembre 1954.

Pour la session 2011 figurent au palmarès Yacine Ait Amrane, maître de conférences à l'USTHB (Alger) et Amine Asselah, professeur à l'université Paris Est-Créteil (France). Quant à la session 2012, elle est dédiée à deux noms qui sont Tarik Touaoula, maître de conférences à l'université Aboubekr Belkaïd de Tlemcen et Djelil Chafaï, professeur à l'université Paris Est-Marne-la-Vallée (France).

La cérémonie qui est considérée comme une première et un insigne honneur pour l'Université Aboubekr Belkaïd de Tlemcen sera présidée par M. Noureddine Ghouali, recteur de l'UABT, en présence du directeur général de la Recherche scientifique auprès du MESRS, M. Hafid Arouag et de représentants de l'association éponyme française. En marge de la cérémonie de remise dudit prix sera organisée une table ronde au cours de laquelle interviendront des témoins, des militants et des historiens, entre autres, qui évoqueront à titre d'hommage posthume, la mémoire de Maurice Audin.

Il convient de rappeler, dans ce contexte, que ce dernier était assistant de mathématiques français à l'U, membre du Parti communiste (PCA) et militant de la cause anticolonialiste. Il fut torturé et tué par les services français en 1957, en pleine guerre d'Algérie, alors qu'il était âgé de 25 ans (selon la thèse officielle des autorités coloniales de l'époque, le défunt militant aurait «disparu» au cours d'une «évasion»). Il faut savoir que cette distinction académique dédiée à un homme épris de liberté et de justice, qui a sacrifié sa vie pour que l'Algérie recouvre son indépendance est décernée depuis 2004 par l'Association éponyme établie en France pour honorer, une fois par an, deux mathématiciens des deux rives de la Méditerranée. L'objectif visé par la SMF et la SMAI, sous le patronage desquelles est placé ledit prix, est de «favoriser les échanges entre les universitaires des deux pays et d'offrir l'opportunité aux lauréats de présenter et faire connaître leurs travaux scientifiques», indique-ton. Il vise aussi à « tenir en éveil la communauté mathématique sur l'affaire Audin et de créer un événement ayant un écho dans l'opinion publique » souligne-t-on. Le montant du prix est de mille cinq cents euros (1.500 euros) pour chaque lauréat ; cette somme est destinée à couvrir les frais de voyage et de séjour d'une semaine en Algérie pour le lauréat français et de même en France pour l'heureux élu algérien.

A noter que c'est la troisième fois que l'Université Aboubekr Belkaïd de Tlemcen s'illustre par ce grand prix de mathématiques, à travers ses trois lauréats, en l'occurrence les Pr. Sidi Mohammed Bouguima (2004), Boumediene Abdellaoui (2010) et Tarik Touaoula (2012).