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Entre 2005 et
2011, les institutions bancaires algériennes ont transmis à la Cellule de
traitement du renseignement financier (CTRF) pas moins de 5.454 déclarations de
soupçon - dont 2.567 pour la seule année 2011 - autour d'opérations financières
inhabituelles.
C'est ce que Hibouche Abdennour, directeur de la CTRF, a annoncé hier sur les ondes de la radio nationale, sans toutefois préciser le nombre de dossiers qui ont été transmis à la Justice: «Notre cellule doit enquêter sur les déclarations qui nous parviennent et lorsque le crime est constaté, nous saisissons le procureur de la République», s'est-il contenté d'indiquer en déplorant, au passage, que l'ensemble des déclarations de soupçon soit le fait des seules institutions bancaires : «Bien qu'elles soient soumises à la même obligation de communiquer sur les opérations douteuses, les institutions financières non bancaires ne nous ont jamais adressé la moindre déclaration de soupçon», a-t-il affirmé en soulignant que les notaires, les concessionnaires, les commissaires aux comptes font partie de cette catégorie de professionnels soumis à la réglementation, en matière de lutte contre le crime organisé. Ceci étant, Hibouche Abdennour a exprimé sa satisfaction de voir que les rapports transmis par la Banque d'Algérie ont nettement baissé puisqu'ils sont passés de 2.000 en 2010 à 394 en 2011: «Ce qui confirme que la Banque centrale contrôle mieux les établissements financiers», a-t-il estimé. Le directeur de la CTRF a, toutefois, reconnu que le travail de sa cellule ne s'étend pas au marché de l'informel et que la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme dépendent des déclarations de soupçon qui atterrissent sur les bureaux de la CRTF. Ce qui limite grandement le champ d'intervention de cette structure, par ailleurs diminuée par le manque de moyens financiers et de ressources humaines: «Un nouveau décret portant sur la modernisation de la cellule est sur les bureaux du gouvernement», a encore indiqué le responsable de la CTRF, en soulignant que seulement 20 personnes travaillent dans les 4 services de la cellule: enquêtes, banques de données, juridique et coopération avec l'étranger. Dans le cadre du Groupe d'action financière (Gafi), la cellule travaille, en effet, en collaboration avec des structures analogues d'autres pays du Golfe et d'Europe à l'identification des transferts de blanchiments ou issus de la corruption. Créée en 2002, la CRTF a pour principales missions de lutter contre le crime organisé, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. |
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