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Algérie-Grande Bretagne : 60 millions de dollars pour la production de médicaments

par Yazid Alilat

La Grande Bretagne met les bouchées doubles pour se placer confortablement sur le marché algérien.

Après les hydrocarbures où elle est représentée à travers plusieurs compagnies, Londres mise sur le développement des PME britanniques en Algérie. Tous les secteurs sont d'actualité, comme celui de la santé où les britanniques sont déjà sur le marché national du médicament, aux côtés des américains de Pfizer, avec la multinationale Glaxo Smith and Kline (GSK).

Jeudi dernier, Alger et Londres ont annoncé la mise en place d'un projet d'investissement de 60 millions de dollars pour la production de médicaments. Ce projet est en cours de création au titre d'une joint venture mise en place entre Biopharm (Algérie) et Astra Zeneca, a annoncé jeudi le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière dans un communiqué. Le projet a été annoncé à la suite d'un entretien entre le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Abdelaziz Ziari, et l'ambassadeur du Royaume-Uni, de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord en Algérie, M. Martyn Keinth Roper. Au cours de cet entretien, les deux parties ont examiné notamment «le développement et la consolidation du partenariat en matière d'ingénierie et de managements hospitaliers, de l'investissement dans l'offre hospitalière et dans le domaine de la production pharmaceutique», a précisé la même source. Il est clair que les groupes pharmaceutiques britanniques comptent investir sur le marché algérien du médicament, mais également du matériel et des équipements hospitaliers, un marché de plusieurs milliards de dollars.

Les discussions entre M; Ziari et Roper ont porté également sur le partenariat dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, puisque la Grande Bretagne est présente sur le marché algérien avec une unité de production de générique de Glaxo Smith Kline (GSK) à Boudouaou , à l'Est d'Alger, mise en place avec un investissement de 21 millions d'euros. Cette unité est déjà opérationnelle. En fait, les britanniques comptent s'installer durablement sur le marché algérien du médicament, notamment où les opportunités d'investissement sont importantes. Avec les équipements hospitaliers, le médicament et l'ingéniérie, les opportunités pour l'Algérie de développer son partenariat avec la Grande Bretagne est une occasion de diversifier ses partenaires dans le domaine de la santé.

Par ailleurs, le partenariat dans les différentes formes de production et de distribution de produits pharmaceutiques a été également évoqué par le ministre de la santé avec le diplomate britannique, et notamment des partenariats entre entreprises des deux pays. Dans le domaine de l'ingénierie et du management hospitalier, M. Ziari et M. Roper ont passé en revue les aspects relatifs au projet en cours impliquant la firme International Hospitals Group (IHG), un projet qui devrait connaître» une relance appréciable» avec la visite prochaine à Alger d'une délégation d'IHG.

Dans le domaine des investissements privés, et au regard de l'intérêt manifesté par une compagnie privée britannique d'investir dans l'offre de soins privés en Algérie, M. Ziari a exprimé la disponibilité de l'Algérie à faciliter et à accompagner l'aboutissement de ce projet, indique le ministère. Selon le ministère de la santé, les deux parties ont convenu, d'autre part, de faire des projets de partenariat, en cours dans le domaine de la santé, «un véritable levier» pour que les relations économiques bilatérales hors hydrocarbures «se hissent à la hauteur des relations politiques exemplaires entre les deux pays». Le domaine de la santé et du médicament est un secteur neuf en pleine croissance dans les relations entre les deux pays. Au début du mois et lors d'une visite à Alger, Mme Susan Haird, Chef exécutif adjoint au département du Commerce et de l'investissement britannique, avait qualifié l'Algérie de «pays compétitif sur la scène internationale». Elle a signalé que les relations algéro-britanniques sont au beau fixe : «j'ai rencontré des représentants de compagnies britanniques établies en Algérie ainsi que ceux d'entreprises algériennes (....) et j'estime que nous pouvons aller plus loin dans la coopération bilatérale dans différents domaines tels les finances, la formation, l'éducation, la sécurité et la production pharmaceutique», a-t-elle déclaré à l'issue de sa visite à Alger. Pour autant, le nerf des relations algéro-britanniques reste toujours le secteur de l'énergie. Il y a quelques jours à Londres, Lord Marland, représentant du Premier ministre pour les Investissements et le Commerce, a déclaré que la Grande-Bretagne veut accroître ses importations de gaz d'Algérie afin de sécuriser ses approvisionnements en énergie dans le futur. « Nous voulons accroître les importations de gaz d'Algérie afin de sécuriser les approvisionnements en énergie dans le futur «, a-t-il affirmé lors de la rencontre sur les opportunités d'investissements dans le marché algérien, organisée par le Conseil d'affaires algéro-britannique (ABBC).