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En attendant l'entrée en fonction de l'Agence nationale du médicament, la
situation de la disponibilité des produits pharmaceutiques et des consommables
connaît une « légère amélioration », selon des praticiens du secteur de la
santé publique, même si sur certains produits, la tension est encore
perceptible, disent-ils.
Nombreux ont fait état de fluidité dans la disponibilité des médicaments et de la reconstitution de stocks stratégiques dans les CHU, secteurs sanitaires et autres établissements hospitaliers spécialisés. Cette amélioration a été constatée, deux semaines avant le changement à la tête du ministère de la Santé, précisent d'autres. «Ça commence à bouger», affirme Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Selon lui, « deux semaines avant le départ de Ould Abbas, on commençait à percevoir un début d'amélioration. Les gestionnaires des médicaments dans les structures publiques ont commencé à corriger le niveau des stocks nécessaires au niveau des urgences », ajoute-t-il. Dr Merabet explique que durant de longs mois, les stocks de sécurité, constitués de médicaments et de consommables, utilisables en cas d'urgence et de catastrophe, comme les séismes, étaient entamés pour faire face à la pénurie. « Lorsqu'on était en situation de pénurie, les établissements de santé publique n'avaient pas le droit de laisser de côté ces médicaments vitaux, constitués pour les situations exceptionnelles, pour continuer à fonctionner », nous affirme le président du SNPSP. Néanmoins, selon notre interlocuteur, des tensions persistent encore sur certains médicaments. C'est le cas, dit-il, des anti-spasmodiques, de la Ventoline en spray, de certains anti-inflammatoires, de drogues anesthésiques, et des médicaments anti-cancéreux. « Pour les anti-cancéreux, il suffit qu'un seul médicament manque pour remettre en cause tout un protocole de soins », affirme le président du SNPSP. Pour Lyes Merabet, la légère amélioration constatée «ne doit pas nous faire oublier qu'il faut établir une véritable politique nationale du médicament et sortir de la dépendance de l'étranger». «Sans une véritable politique, nous allons vivre et revivre ces pénuries de médicaments», ajoute-t-il. Le Professeur Djidjeli, Président du Syndicat national des professeurs et docents des sciences médicales (SNPDSM), confirme la légère amélioration, mais le « fonctionnement reste encore très perturbé ». « La nouveauté c'est que le nouveau ministre de la Santé reconnaît qu'il y a un problème. C'est déjà important puisque son prédécesseur niait l'existence de pénurie, et parlait uniquement d'un problème de distribution », affirme le président du SNPDSM. « On s'attend à ce que ça change, notamment avec le lancement de l'Agence nationale du médicament. Il nous semble que le problème est pris au sérieux cette fois-ci », ajoute le Pr. Djidjeli. Expliquant les raisons des pénuries, le président du SNPDSM affirme que « tous les directeurs des EPH (établissements publics hospitaliers) sont bloqués par les contrôleurs financiers ». « Il est impossible de réaliser une commande en urgence », en raison du temps que met une demande à être validée par le contrôle financier. Créée par décret en juillet 2011, l'Agence nationale du médicament n'est pas encore opérationnelle. Le Pr. Mohamed Mansouri serait nommé à la tête de cette instance régulatrice du marché du médicament, afin de mettre un terme à cette situation d'instabilité qui n'a que trop duré, malgré une facture qui atteint près de 3 milliards de dollars. |
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