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En août dernier, la fondation Robert Kennedy,
présidée par Kerry Kennedy, avait, au terme d'une mission dans les territoires
sahraouis, dénoncé un «climat de peur» au Sahara Occidental. La fondation
constatait «l'omniprésence des forces de sécurité, les violations du droit à la
vie, à la liberté, à l'intégrité physique, à la liberté d'expression, de
réunion et d'association» des militants sahraouis. Elle mettait aussi en
exergue le fait que les auteurs des violations bénéficiaient d'une
«quasi-impunité».
Pour Rabat qui mène un grand travail de lobbying aux Etats-Unis, le rapport était un revers insupportable. La presse marocaine avait tiré à boulets rouges sur Kerry Kennedy et sa fondation. L'argumentaire était simpliste, sommaire, souvent pathétique. C'est que même les plus ardents des propagandistes ne pouvaient exercer leurs «talents» devant les nombreux cas documentés des violations des droits humains au Sahara Occidental. Les «sécuritaires» rendaient de facto difficile, voire impossible le travail des médias et des lobbyistes. Les autorités marocaines ont tenté de minimiser l'importance du rapport de la fondation Kennedy en l'accusant de parti pris pour le Polisario. Des lobbyistes travaillant pour le compte du Maroc ont d'ailleurs pris leurs «plumes» aux Etats-Unis pour tenter de contrer l'impact du rapport. Les dépenses en lobbying du Maroc - estimées à 3 millions de dollars, selon des chiffres rendus publics en 2011, contre 600.000 dollars pour l'Algérie - s'avèrent vaines. Hier, le rapporteur spécial de l'Onu sur la torture, M. Juan Mendez, a très largement confirmé les constats de la fondation Kennedy. Il a fait état de nombreuses preuves d'une «utilisation excessive de la force». Le rapporteur ne s'est pas contenté d'euphémismes et a clairement parlé de «torture». «Chaque fois qu'il est question de sécurité nationale, il y a une tendance à utiliser la torture dans les interrogatoires. Il est difficile de dire si c'est très répandu ou si c'est systématique, mais cela arrive assez souvent pour que le gouvernement marocain ne puisse l'ignorer». Certes, Juan Mendez a noté quelques progrès et a souligné que le Maroc développait une «culture de respect des droits de l'homme qui est un bon point de départ en vue de l'élimination de la torture dans un futur proche». Mais, a-t-il souligné, le Maroc est «loin de pouvoir affirmer qu'il a éliminé la torture». RABAT QUI S'EST EMPETRE DANS UNE CRISE AVEC L'ONU EN DECIDANT DE «RETIRER SA CONFIANCE» EN CHRISTOPHER ROSS NE PEUT QUE PRENDRE ACTE DE SON NOUVEL ECHEC. LE MAROC AVAIT EN EFFET DECIDE DE LUI RETIRER SA «CONFIANCE» A LA SUITE D'UN RAPPORT CONSIGNANT DES FAITS ETABLIS COMME LES ENTRAVES A L'ACCES AUX LOCAUX DE LA MINURSO A LAAYOUNE, LE RECOURS AUX « TRIBUNAUX MILITAIRES OU SPECIAUX POUR JUGER DES CIVILS» SAHRAOUIS. CE RAPPORT DE CHRISTOPHER ROSS AVAIT ETE VALIDE PAR UNE RESOLUTION DU CONSEIL DE SECURITE QUI A DEMANDE AU MAROC «D'AMELIORER LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME AU SAHARA OCCIDENTAL». LES RAPPORTS QUI SE SUIVENT ET SE RESSEMBLENT SUR LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME AU SAHARA OCCIDENTAL MONTRENT, S'IL EN ETAIT VRAIMENT BESOIN, QUE LES CONSTATATIONS DE CHRISTOPHER ROSS ETAIENT LOIN D'ETRE «DESEQUILIBREES» ET «PARTIALES». LE CONSEIL DE SECURITE QUI DEBAT SUR LA QUESTION DE SAVOIR SI LA MINURSO DOIT DISPOSER D'UN MANDAT POUR ENQUETER SUR DES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME NE PEUT IGNORER CES CONSTATS CONVERGENTS. |
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