La néonatologie
est la partie de la pédiatrie qui s'occupe du nouveau-né. Par extension, un
service de néonatologie prend en charge de manière adaptée les nouveaux-nés
prématurés ou présentant une pathologie particulière (infectieuse). C'est un
service de soins où le nouveau-né est hospitalisé jusqu'à ce que son état de
santé lui permette de revenir auprès de ses parents. A l'EHS mère-enfant de
Tlemcen, et à défaut d'un service, cette fonction est assurée par une unité de
quelque 30 lits, créée en 2008. Cette situation complique énormément la tâche
de l'équipe médicale (assistantes maternelles, infirmières, aides-soignantes,
pédiatres, médecins spécialistes des nouveaux-nés, etc.) pour la prise en charge
des bébés avant terme (c'est-à-dire qu'ils n'ont pas assez grandi dans le
ventre de leur maman) ou nés à la date prévue (à terme), mais malades.
Interrogée sur cette fausse note, la directrice de l'EHS mère-enfant a indiqué
: «Cette question nous préoccupe beaucoup, et on n'attend que l'aide de la
direction de la santé et du ministère pour doter notre complexe mère-enfant
d'un service de néonatologie. Nous recevons des parturientes de Bechar, Naâma,
Tiaret, Saïda et de toute la wilaya de Tlemcen et nous éprouvons beaucoup de
difficultés à les prendre en charge. Aussi, l'ouverture d'un service de
néonatologie pourrait redresser la barre pour une meilleure qualité des soins
du nouveau-né ou un enfant malade à fin d'en cerner les problèmes sous-jacents et
assurer un meilleur suivi psychosocial, voire affectif, alimentaire, hygiénique
et immunologique des enfants. C'est aussi plus de confort de travail et de
sécurité pour les équipes. Cela devrait nous permettre de moins jongler pour
trouver des couveuses tous les matins».
Il faut noter,
dans ce contexte, que le rapport mondial publié par l'OMS, intitulé «Arrivés
trop tôt : rapport des efforts mondiaux portant sur les naissances
prématurées», montre que quinze millions de bébés naissent prématurément chaque
année, soit plus d'une naissance sur dix est arrivée trop tôt. Plus d'un
million de ces bébés meurent peu après leur naissance, en plus d'un nombre
incalculable d'autres prématurés qui souffriront d'une incapacité à vie d'ordre
physique, neurologique ou pédagogique, à un prix souvent très élevé pour les
familles et la société. Un bébé est considéré comme prématuré quand il vient au
monde avant huit mois de grossesse révolus. Mais les médecins distinguent les
grands prématurés, nés avant sept mois de grossesse, et les très grands
prématurés, nés avant six mois de grossesse. Plus la naissance est précoce,
plus les risques de séquelles augmentent, notamment sur les plans respiratoire
et neurologique. De nos jours, heureusement, les services de néonatalogie prennent
de mieux en mieux en charge ces nourrissons qui naissent trop tôt. Selon Dr.
Ghambaza Noureddine, directeur des activités de santé au niveau de l'EHS
mère-enfant de Tlemcen, 165 nouveaux-nés (sur 311 naissances vivantes
prématurées) sont décédés en 2011 à l'EHS mère-enfant de Tlemcen, et 69 autres
(sur 246 naissances vivantes prématurées) décédés depuis le début de l'année en
cours à ce jour. «Ces décès sont dus aux cardiopathies congénitales et
malformations congénitales. Ils sont dus aussi aux petits poids des naissances
inférieurs à 700 grammes», explique Dr. Ghambaza. Et d'ajouter : «Notre
établissement recommande l'allaitement maternel exclusif jusqu'à l'âge de six
mois, selon le calendrier national de vaccin. Nous veillons au bon suivi des
femmes enceintes, notamment celles atteintes de troubles métaboliques comme le
diabète et l'hypertension. Ces deux pathologies nuisent à la bonne évolution
des grossesses et agissent sur l'état de santé des nouveaux-nés». A noter
qu'une brochure a été confectionnée par l'EHS mère-enfant pour aider les mamans
à connaître les différentes étapes de la vie d'un bébé et de permettre aux
futurs parents et à leur entourage de se familiariser avec les facteurs de
risque inhérents à la prématurité durant la grossesse, mais également avec la
prise en charge d'un accouchement prématuré. Certains facteurs, comme l'âge de
la mère ou la préparation à l'accouchement, semblent jouer un rôle important
sur la méthode utilisée pour alimenter les nourrissons.