Le climat des
affaires en Algérie reste foncièrement mauvais et se dégrade même d'année en
année.
La 10e édition du
rapport de la Banque mondiale Doing Business 2013 accable même l'Algérie comme
étant un des plus mauvais pays au monde pour l'investissement et le climat des
affaires. Le rapport 2013 classe ainsi l'Algérie à la 152e position sur 185
pays pour les facilités accordées à l'investissement. En fait, la nouveauté du
rapport 2013 est que l'Algérie a encore reculé cette année de 4 places, passant
de la 148e position en 2012 à la 152e position dans le rapport 2013. Selon le rapport
Doing Business de la BM et le FMI, tous les clignotants sont au rouge
concernant l'Algérie, un pays où le climat des affaires, selon ce rapport, est
l'un des plus mauvais au monde. Et, sur ce registre, l'Algérie, exportateur net
d'hydrocarbures et avec plus de 170 milliards de réserves de changes, est
devancée par des pays comme le Rwanda (52e) ou l'Ethiopie (127e) en Afrique en
matière de facilités accordées aux investisseurs et entrepreneurs. La petite
Tunisie, en dépit de la Révolution de Jasmin, pointe quant à elle à la 50e
position, alors que le Maroc est classé 97e. A titre comparatif, le Mali
devance l'Algérie d'un point (151e), alors que les quatre premières places sont
occupées respectivement par Singapore, Hong-Kong, Nouvelle Zélande et Etats-Unis.
Dans ce classement relatif aux meilleures conditions d'entreprendre dans le
monde, les indicateurs de l'Algérie incitent à la retenue: classée parmi les
derniers à l'échelle africaine et arabe, l'Algérie est classée à la 156e
position pour le lancement d'une entreprise, 129e pour l'obtention d'un crédit,
à la 138e position pour l'obtention d'un permis de construire, à la 129e
position pour les procédures de facilitation d'exportation accordées aux PME,
126e position en matière d'application des contrats, 170e pour les procédures
de paiement des impôts, et à la 82e position pour la protection des
investisseurs. Au mois d'août dernier, l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia
avait même reconnu que «le climat des affaires en Algérie n'encourage pas
l'investissement dans ce pays malgré les efforts du gouvernement pour lever les
obstacles à son amélioration». Il avait précisé au cours d'une rencontre
gouvernement-UGTA et une partie du patronat que ?'le gouvernement affirme
officiellement que le climat des affaires a besoin d'une amélioration». «Le
gouvernement n'a aucun complexe à vous le dire, car c'est la réalité: vous
faites face à des obstacles dans les domaines foncier et bancaire et même pour
vous raccorder au réseau électrique? ce sont des vérités», a-t-il ajouté. Par
ailleurs, Doing Business 2013 relève les bonnes performances réalisées par les
pays en développement, et revient également sur la bonne gouvernance qui
facilite le climat des affaires dans nombre de pays du Sud. Le Printemps arabe
est également abordé par ce rapport qui relève que les pays qui en ont été
touchés se relèvent doucement et le climat des affaires reste quand même bon, à
l'image de la Tunisie, qui occupe avec l'Egypte les premières loges à l'échelle
maghrébine, arabe et africaine. Enfin, la Banque mondiale note que la première
édition du rapport Doing Business avait commencé avec 5 indicateurs pour 133
pays, et aujourd'hui, elle mesure le climat des affaires dans le monde avec 11
indicateurs pour 185 économies.