Une fois de plus,
l'association «Ness-Elkher» de Ténès s'est distinguée vendredi passé en
organisant à la salle des fêtes de la ville un colloque sur la prévention du
cancer de sein, avec la participation de spécialistes en la matière. Cette
rencontre coïncide avec la Journée mondiale de prévention contre le cancer du
sein, c'est-à-dire le 19 octobre. Ainsi, devant une assistance constituée
essentiellement de la gent féminine, la doctoresse Mme Benbrahim a rappelé que
«En Algérie, le cancer du sein représente la première cause de mortalité chez
la femme et on dénombre 3.500 décès par an dus à cette pathologie et quelque
9.000 cas sont dépistés chaque année d'où l'intérêt, dira-t-elle, de procéder à
un dépistage précoce d'une tumeur au niveau du sein». Mme Benbrahim fera
remarquer à son auditoire que «du fait d'un diagnostic tardif, il en résulte un
traitement lourd, mutilant et coûteux tandis que découvert à un stade précoce,
le traitement du cancer du sein est plus simple, moins onéreux et bien sûr
moins mutilant, avec une survie de 5 ans supérieure à 97%». L'intervenante fera
remarquer également que «celles qui sont les plus touchées par cette maladie
sont les femmes âgées entre 45 et 50 ans mais malheureusement deux femmes sur
trois sont au stade avancé ou métastasé et trois femmes sur quatre décèdent au
bout de cinq ans». Quant aux causes de la propagation de cette maladie dans
notre pays, notamment au cours des dernières années, Mme Benbrahim citera entre
autres celles «de l'obésité, l'utilisation abusive de médicaments de
contraception, une ménopause tardive; une alimentation non équilibrée ainsi que
le stress qui, selon elle, sont des facteurs pouvant développer un cancer du sein».
Par ailleurs, au cours de cette rencontre, le volet de prise en charge
psychologique de la patiente ainsi que de sa famille n'a pas été occulté et une
psychologue en la personne de Mme Boudjemaa a dressé un tableau sur les
différents aspects psychologiques que traverse la femme atteinte d'un cancer du
sein.
Elle dira
«l'annonce d'un cancer du sein pour une femme est toujours un traumatisme; leur
vie bascule d'un seul coup, alors que de nombreuses peurs l'envahissent telles
que: est-ce que je vais mourir, va-t-on me mutiler, aurais-je une vie sexuelle
normale ou pourrais-je avoir des enfants ? Autant de questions qui nécessitent
un accompagnement psychologique». Il faut noter qu'à la suite de cette
rencontre, un débat s'est instauré où des éléments de réponse ont été donnés à
une assistance avide de connaissances. L'on citera celle d'une femme qui a
soulevé le problème de disponibilité de mammographie au niveau des hôpitaux
publics inexistante actuellement et de préciser que «même si le diagnostic est
effectué dans le secteur privé et le résultat s'avèrera positif, la prise en
charge de la patiente au niveau des hôpitaux de Blida ou d'Alger n'est pas
immédiate et très souvent les malades attendent plusieurs mois avant de
recevoir la première séance de chimiothérapie». Toutefois, il est important de
noter que la souffrance de cette catégorie de malades pourrait bientôt être
allégée avec la réalisation du centre anticancéreux en voie d'achèvement au
chef-lieu de wilaya et qui devra ouvrir incessamment ses portes. De même,
beaucoup de femmes souhaitaient que le centre d'imagerie de Ténès, doté de
mammographe, soit opérationnel dans les plus brefs délais afin de permettre
d'effectuer un diagnostic précoce du cancer de sein chez la femme.