Les coopératives
agricoles nourrissent le monde», tel est le thème choisi par la FAO pour
célébrer la journée mondiale de l'alimentation 2012. Un slogan pour souligner
le rôle des coopératives dans l'amélioration de la sécurité alimentaire et leur
contribution à l'éradication de la faim dans le monde. L'Algérie, à l'instar
des autres pays membres, œuvre à promouvoir cette formule. Et se constituer en
coopératives agricoles est une démarche volontariste.
Et à l'image du
secteur de l'agriculture, celui de la pêche a également besoin de réseau
coopératif afin de répondre à une demande croissante de produits halieutiques.
Une expérience -celle d'intégrer la pisciculture au secteur de l'agriculture-,
lancée en 2009 par la chambre de la pêche et d'aquaculture d'Aïn-Temouchent,
semble aujourd'hui avoir apporter des résultats. Pour note, la pisciculture est
une des branches de l'aquaculture qui désigne l'élevage des poissons en eau
douce, saumâtre ou salée. A l'époque, 19 fellahs avaient été retenus pour
développer cette spécialité. Et en marge de la célébration de cette journée
mondiale de l'alimentation, la DRPH d'Ain-Temouchent a, en collaboration avec
la chambre de la pêche et d'aquaculture, organisé, ce mardi, une journée
d'étude sur la pisciculture. La manifestation s'est déroulée à l'école de
formation des techniques de la pêche et d'aquaculture (EFTPA) de Béni-saf en
présence des directeurs de la pêche et celui de la chambre DRPH, respectivement
MM Zidi Abdelkader et Hamri mohamed. L'amphithéâtre de l'école ne pouvait
contenir une assistance venue des 02 mondes, la pêche et l'agriculture. Les
organisateurs avaient prévu aussi une galerie d'expositions sur la sécurité
alimentaire, tenue sur la grande cour. Au menu, une seule communication, la
pisciculture intégrée au secteur de l'agriculture, présentée par Mlle Sabri
Fatna, cadre à la dite chambre. L'exposé était essentiellement axé sur une
présentation en images et les résultats obtenus de cette technologie très
favorable, semble t-il, à l'aquaculture et à la production agricole. Selon l'intervenante,
la plupart des 19 fellahs, investis dans la pisciculture, ont aujourd'hui
acquis un savoir-faire et la capacité de gérer en parallèle cette nouvelle
activité grâce aux moyens humains et matériels mis à leur disposition par
l'état. Le DPRH n'a pas caché l'intérêt que portent les responsables de cette
wilaya pour développer cette activité. L'exemple est toute cette série de
facilités mises en place pour encourager tout investisseur intéressé. Ces
fellahs ont bénéficié d'un accompagnement de la chambre de la pêche. Des
alevins leur ont été fournis et à la clé une formation sur le tas. Des gestes
techniques à faire au quotidien et un brio suffisant qui leur ont permis de
gérer un élevage de poissons dans un bassin d'eau douce et une activité
agricole normale. Le tout est passé par la possession d'un bassin sinon
l'autorisation d'en réaliser. La conversion agriculteur-pisciculteur est donc
aujourd'hui une réalité. Un fellah de M'Saïd (Daïra d'El-Amria)-Mr Sbie
Abdallah- est venu à la tribune pour parler au public de son expérience et des
résultats obtenus en l'espace de trois années. «Les poissons pêchés aujourd'hui
font jusqu'à 5 kg» dira t-il, avant d'ajouter qu'il utilise l'eau du bassin
pour irriguer ses terres maraîchères. Et là, les résultats obtenus sont encore
plus remarquables. «La tomate, le concombre, la carotte?et j'en passe, sont
obtenus d'une qualité jamais vue, expliquera notre fellah. Quant à la
production piscicole, c'est toute une population qui en profite. Le plus
important, continue de commenter ce dernier, c'est quand l'eau du bassin
commence à virer vers la couleur verdâtre, synonyme que les poissons ont tout
nettoyé ou mangé, il faudrait tout de suite la régénérer. Dès lors l'eau à
changer est utilisée pour irriguer les parcelles de maraîchers ou les légumes.
A la fin de cette journée d'étude, l'assistance a été invitée à une collation.
Auparavant un hommage a été rendu à des personnes qui se sont souvent
distinguées à la faveur de la pêche et/ou de l'aquaculture. Enfin, à noter, l'EFPA
a déjà formé près de 200 techniciens (tous diplômes confondus) en aquaculture.