En guise de soutien à leur camarade décédée, dimanche, dans des
circonstances dramatiques, plus de 400 élèves du lycée Omar El-Mokhtar de Akid
Lotfi ont manifesté depuis le domicile mortuaire jusqu'à l'établissement devant
lequel ils ont tenu un sit-in pour dénoncer ce qu'ils qualifient de mauvaise
gestion du lycée, de pratiques douteuses de la part de l'administration et bien
d'autres accusations. Cette colère de ces lycéens survient dans une période
cruciale en raison de l'organisation, durant la semaine en cours, des premières
évaluations. Rencontré sur place, le père de l'élève décédée estime que sa
défunte fille a fait l'objet d'une «injustice» et son acte a exprimé un
désespoir devant tout ce qu'elle endure depuis une année, au niveau de cet
établissement. Selon lui, sa fille, née en 1995, a été mise sur la ligne de
mire, et des enseignants se sont opposés à sa présence même dans le lycée.
Après maintes démarches, elle a été autorisée à redoubler mais grande fut la
surprise des parents qui ont appris que leur fille a été transférée dans une
autre classe sans aucune justification. Cette version a été reprise par des
camarades de la défunte et qui ont estimé que K. a été harcelée par
l'administration qui, au lieu de gérer une situation conflictuelle, s'est
limitée à des mesures coercitives. Au lycée, on apprend de la part d'un membre
de l'administration que la défunte a été repêchée et admise à reprendre sa
scolarité, contrairement à ce qu'avancent ses parents et ses camarades.
Cependant, l'approche la plus convaincante est celle que nous a développée un
parent d'élève, venu accompagner sa fille, qui a suivi ses cours. Notre
interlocuteur, membre de l'association des parents d'élèves, a estimé que cette
anarchie était inévitable en raison de la surcharge de l'établissement qui
compte 1.040 élèves, dont 13 divisions pour la seule première année. Dans ce
contexte, il met à l'index la direction de l'Education qui n'a pas réuni les
meilleures conditions pour une gestion efficiente de l'établissement, sinon
comment expliquer le fait que pour plus de 1.000 élèves, 3 adjoints de
l'éducation sont affectés et ce, en l'absence d'un surveillant général. A ce
titre, on apprend qu'hier et au moment où le lycée était en effervescence, un
des adjoints de l'éducation s'est absenté. Une question s'impose : comment
gérer plus d'un millier d'élèves avec un encadrement réduit et ce, en l'absence
même d'un psychologue ? Cette grogne est la seconde que connaît la ville d'Oran
après celle vécue, en début de semaine, au Lycée Imam El-Houari et ce, pour des
raisons identiques. Enfin, signalons que d'autres établissements sont à la
limite de l'explosion comme c'est le cas du lycée d'Aïn El-Turck qui fonctionne
sans encadrement adéquat.