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Longue de 90 km, la frontière séparant le territoire de la wilaya
d'El-Tarf en Algérie et Tunisien des gouvernorats de Djendouba et El Kef a de
tout temps constitué un espace de prédilection destiné à la contrebande en tous
genres allant du corail, au carburant en passant par les fusils de chasse, cartouches
et autres produits variés comme la laine et les produits alimentaires.
Mais, le plus lucratif parmi ces commerces informels et illicites demeure celui du cheptel ovin et bovin qui gagne en intensité à l'approche de l'Aïd El Adha dans l'axe frontalier qui va de la commune de Bougous en passant par Sidi Trad dans la commune de Zitouna jusqu'à Ouled Dieb entre les wilayas d'El Tarf dans la commune de Bouhadjet et la W. de Souk-Ahras où se trouve un passage le plus souvent emprunté par les contrebandiers. A cet effet, des mesures ont été prises par les services concernés principalement les gardes frontières de la gendarmerie qui ont installé des postes avancés destinés à la surveillance de tout mouvement suspect, et la multiplication des rondes et des contrôles d'autant plus que la demande de l'autre côté de la frontière ne fait qu'augmenter à l'approche de l'Aïd El Adha sur le mouton algérien toutes races locales confondues aux qualités et au goût connus et reconnus, puisque notre cheptel ovin arrive aussi de l'autre côté de la méditerranée précisément en Italie, où il est utilisé comme en Tunisie pour le multiplication et la vente. En ce sens, et pour les habitués de la Tunisie, le prix de la viande ovine algérienne dépasse de loin celui du «Allouche Tounsi» chez les vendeurs de brochettes et les restaurateurs. Maintenant, comment s'organise la contrebande du cheptel ? Eh bien, l'astuce est simple dans une région frontalière comme El Tarf où le transport du cheptel est soumis à la règlementation douanière en vigueur, qui consiste à signaler tout mouvement du cheptel à la douane laquelle délivre une autorisation. A cet effet, des maquignons disposant de la carte d'agriculteurs achètent moutons, agneaux et béliers jusque dans les régions connues pour leur cheptel, ovin comme Djelfa, Meskiana dans la wilaya d'Oum El Bouaghi et Aïn Beïda, le ramènent en toute quiétude puis l'acheminent par vagues vers la Tunisie. En contrepartie, ils reçoivent de l'argent ou des ovins tunisiens de qualité douteuse, à viande insipide, et qui prennent parfois le chemin des abattoirs, en les faisant passer pour une race locale. Enfin, en ce début de semaine, le dimanche, exactement ce maillage de la bande frontalière a déjà apporté ses fruits avec la saisie de 30 moutons dans la commune de Bougous qui s'apprêtaient à passer vers le territoire tunisien. Leurs convoyeurs au nombre de six dont trois sont de la wilaya d'El Tarf et les autres de la wilaya de Souk Ahras furent arrêtés et déférés devant le tribunal d'El Tarf où le magistrat instructeur les a placés sous mandat de dépôt. |
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