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PAS DE TREVE POUR LES MORTS

par Moncef Wafi

L'appel de Lakhdar Brahimi à une trêve conjoncturelle a peu de chance d'être entendu. Profitant de l'approche des fêtes de l'Aïd Al-Adha, le médiateur international pour la Syrie, s'appuyant sur Téhéran, a appelé ce lundi à un cessez-le-feu durant la fête du Sacrifice prévue fin octobre, le jour même où le conflit entrera dans son 20e mois. Pourtant, la démarche de l'Algérien semble vouée à l'échec du moment où les protagonistes du conflit campent sur leurs positions.

Jouant sur la fibre religieuse et puisant sa force dans des alliés de circonstance, Lakhdar Brahimi n'aura certainement pas plus de chance que Ban Ki-moon dans sa quête pour une trêve de quelques jours. Damas avait rejeté mercredi dernier la demande de cessez-le-feu unilatéral formulée par le secrétaire général de l'ONU, exigeant en préalable un arrêt des violences du côté des rebelles. Critiquant cette demande, la Syrie a appelé Ban Ki-moon à intervenir auprès des Etats qui financent l'opposition armée syrienne pour mettre un terme aux violences. L'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie sont cités nommément par Damas qui rappelle l'urgence d'une intervention auprès de ces pays qui financent, entraînent et livrent des armes aux groupes armés. De son côté, l'Armée syrienne libre (ASL) a rejeté la proposition de l'émissaire onusien l'a qualifiant d'inutile. C'est dire toute la difficulté d'arriver à trouver une issue, fût-elle momentanée, à un conflit qui risque à la longue d'embraser toute la région.

Si la demande onusienne était plutôt une exigence d'un cessez-le-feu unilatéral, la démarche de Lakhdar Brahimi est plus consensuelle, davantage diplomatique. Si cette trêve n'apporte rien de nouveau dans le dossier syrien, son acceptation des deux côtés du conflit pourrait ouvrir la porte à un peu plus d'optimisme dans l'issue du dossier. Une telle trêve «favoriserait un environnement permettant au processus politique d'évoluer», a-t-il suggéré. Mais la réalité du terrain est implacable et ni la bonne volonté de Brahimi, ni l'intransigeance de certains Etats, dépositaires de la rébellion syrienne, ne changeront grand-chose. Damas, elle, se cache derrière les deux expériences «malheureuses» qu'elle dit avoir vécues pendant les deux trêves qu'elle a déjà respectées accusant la partie adverse d'en avoir profité pour élargir son déploiement armé. M. Brahimi, désarmé par autant d'opiniâtreté à camper sur leurs bases, a insisté sur l'appel de Ban Ki-moon pour un cessez-le-feu et l'arrêt du flux d'armes.

L'AUTRE OPTION PRECONISEE DANS LA FEUILLE DE ROUTE DE L'EMISSAIRE ONUSIEN EST L'IDEE D'UN DEPLOIEMENT DE FORCES DE MAINTIEN DE LA PAIX EN SYRIE, A FAIT SAVOIR LE CONSEIL NATIONAL SYRIEN (CNS), LA PRINCIPALE INSTANCE DE L'OPPOSITION EN EXIL. LE QATAR, QUI AVAIT DEJA PROPOSE LE DEPLOIEMENT D'UNE FORCE ARABE EN SYRIE, A ESTIME QUE LA FORCE DE MAINTIEN DE LA PAIX DEVRAIT ETRE ARMEE. LAKHDAR BRAHIMI DEVRA CERTAINEMENT DEBATTRE DE CETTE OPTION AVEC LE PRESIDENT SYRIEN MAIS L'ON VOIT MAL L'ACCORD DE DAMAS D'UN DEPLOIEMENT D'UNE FORCE D'INTERPOSITION TANT QUE L'OPPOSITION NE DEPOSE PAS LES ARMES. PENDANT CE TEMPS, ET LOIN DES PAS FEUTRES DE LA DIPLOMATIE ET DES CONSPIRATIONS DES PALAIS, LES ARABES CONTINUENT DE MOURIR SOUS LEURS PROPRES BALLES.