Le projet du futur aéroport international Ahmed Ben Bella sera lancé le 15 novembre prochain. C'est ce que nous révèle Nasr Eddine Si Larbi, le directeur général de l'établissement de gestion des services aéroportuaires de l'Ouest (EGSAO).

Le même responsable précise que les travaux seront confiés à Cosider pour une durée de 36 mois et ce pour un montant global de 130 millions d'euros. Le même responsable ajoute que ce marché a été octroyé à cette entreprise pour ses capacités de réalisation et l'étude a été réalisée par le groupe d'ingénierie français EGIS, pour un montant de 2,9 millions d'euros, un marché qualifié par le même responsable de point positif étant donné qu'il est en dessous de la norme requise, à savoir 10% du montant global de la réalisation du projet. Dans ce contexte et considérant que l'étude constitue la pierre angulaire de toute réalisation et encore plus pour un projet structurant, M. Si Larbi a indiqué qu'après la présentation de la première mouture de l'étude, les cadres de l'entreprise ont formulé 25 réserves techniques et il a fallu cravacher dur pour les faire admettre, étant donné que les responsables de l'entreprise ont estimé à juste titre qu'il est indispensable de mieux mûrir l'étude et de réunir les conditions optimales pour une infrastructure fonctionnelle et s'inscrivant dans la durée et il était donc inutile de se précipiter et ne prendre que le facteur temps. A ce titre, le même responsable a fait savoir que les réserves ont porté essentiellement sur les possibilités d'extensibilité de l'aérogare, un aspect qui a été pris en considération par le bureau d'étude français, devait-il conclure. Revenant sur l'importance du projet, le premier responsable de l'EGSAO a estimé qu'il répond au souci de désengorger l'actuel aéroport, dont la capacité réelle est de 800 000 passagers par an, alors que dans les faits et de par sa vocation régionale, il atteint le 1,2 million.

Ceci étant et afin d'offrir des prestations de qualité et aux normes universelles, ce projet, une fois achevé, sera immédiatement suivi d'un autre consistant à un relooking de l'actuel aérodrome qui sera réservé au trafic intérieur, alors que le nouveau sera destiné aux vols internationaux. Une fois les deux projets livrés, les capacités d'accueil atteindront les 4 millions de passagers par an. Selon notre interlocuteur, cette projection est prévue à l'horizon 2016. Par ailleurs et dans le but de donner plus d'envergure à l'activité du fret et de par l'importance économique de la région Ouest, l'actuelle zone de fret sera également réaménagée afin de reprendre cette activité étant donné qu'actuellement elle est centralisée à l'aéroport d'Alger qui gère 95% du fret national, devait expliquer notre interlocuteur. Ce volet considérable du trafic aérien sera pourvu de deux hangars d'une capacité d'accueil de 15 000 tonnes/an pour une surface de 2000 m2 avec en plus la création d'une zone pour le traitement des activités liées à l'import-export. Actuellement, l'aéroport dispose de deux pistes, l'une inaugurée en 2009, d'une longueur de 3060 m et faite en béton bitumineux et la seconde, d'une longueur de 3000 m, est revêtue en asphalte.

Pour la nouvelle aérogare, elle sera réalisée à l'ouest de l'actuelle sur une superficie de 31 ha, dont près de 12 pour le site aéroportuaire. Deux pistes d'une largeur de 45 m et longues respectivement de 3660 et 3000 mètres constitueront l'aire d'atterrissage et de décollage avec 16 positions d'aéronefs. Les passagers seront canalisés à travers 3 passerelles télescopiques pouvant joindre deux avions à travers des boyaux d'accès et dans ce contexte le nombre de voies d'accès est appelé à atteindre à long terme une dizaine à l'issue de la réalisation de deux autres passerelles de chaque côté du bâtiment. Aussi, une nouvelle tour de contrôle sera réalisée et sera confiée à l'Entreprise nationale de navigation aérienne (ENNA). Concernant le design et vue sur maquette, la future aérogare a été conçue à quelques détails près des caractéristiques de l'actuelle et ce dans le but de garder la même configuration, avec toutefois un regard futuriste comme le prouve une visite en 3 D de l'édifice.

L'ELECTRICITE PAR DES PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES

Cependant et incontestablement, la grande nouveauté réside dans le fait que pour la première fois l'option des énergies renouvelables sera concrétisée avec l'installation de panneaux photovoltaïques pour les besoins de l'énergie électrique, prouvant ainsi que cette option dépassera le stade du slogan. A ce propos, M. Si Larbi nous apprendra que cette nouvelle technologie permettra à l'entreprise d'économiser annuellement 50 millions DA et abstraction faite de l'aspect financier, le recours à l'énergie solaire répond aux perspectives de matérialiser sur le terrain cette démarche pour un environnement propre et au moindre coût. Par ailleurs, un système de recyclage des eaux pour d'autres besoins est également prévu et à la longue il sera relayé à la station d'épuration des eaux usées d'El-Kerma par une station de pompage. Enfin et dans le but de relier l'aéroport d'Oran à l'agglomération oranaise, il est prévu l'extension du transport par le biais du tramway à partir de la station d'Es-Sénia. Dans son aménagement général, la sauvegarde du cadre naturel a été également prise en considération dans la mesure où le site forestier situé en face de l'aéroport sera préservé.

Par ailleurs et afin de réunir les meilleures conditions pour une gestion normative, un plan de recrutement et de formation d'un personnel est également en gestation. En somme, les responsables de l'EGSAO, qui a un portefeuille de 11 aérodromes de l'Ouest et du Sud-Ouest, comptent mettre les bouchées doubles afin de donner à la seconde ville du pays un aéroport répondant aux nouvelles perspectives retenues pour El-Bahia et ce en comptant sur l'adhésion des compagnies aériennes à une gestion plus efficiente de l'activité qui demeure un atout et qui constitue la première image pour tout visiteur.