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Anticipant sur la difficulté qu'allaient avoir les partis
poli tiques à trouver pour leurs listes électorales le quota de candidates
exigible par la loi électorale, un citoyen « futé » dans la wilaya de Boumerdès
s'est constitué un « stock » de noms de personnes du sexe féminin tentées par
l'aventure électorale dans lequel il a proposé à certaines formations de puiser
moyennant une contrepartie financière. Selon nos sources, l'opération s'est
révélée extrêmement juteuse pour cet entreprenant citoyen.
L'anecdote est risible mais révélatrice que la confection de leurs listes a été pour beaucoup de partis un parcours du combattant dont les obstacles les ont contraints aux plus détestables pratiques. Malgré cela, bien peu ont été ceux qui ont pu atteindre cet objectif et ont dû en moult endroits du territoire y renoncer faute de prétendants et prétendantes à la candidature. Y compris des formations dont l'ancrage populaire est censé en avoir fait de « grosses cylindrées » du paysage partisan. Dans les déboires que les partis ont eu à susciter des vocations pour les charges électorales locales, il n'y a pas eu que la réticence qu'ils ont rencontrée auprès de la gent féminine à s'inscrire sur leurs listes de candidatures. Il y entre aussi le déficit de crédit qui est le leur auprès des citoyens tous sexes confondus. Un handicap qui se vérifie par l'ampleur sans cesse grandissante du taux d'abstention dans l'électorat à l'occasion des rendez-vous électoraux qui se succèdent dans le pays. Il est de bonne guerre que ces partis imputent ce comportement citoyen au dévoiement par le pouvoir du processus électoral qui a fini effectivement par détourner de lui une majorité d'électeurs. Sauf qu'ils ne peuvent occulter qu'ils ont une part de responsabilité dans la désertion électorale des Algériens. Responsabilité dont les origines sont le côté folklorique que donnent d'elles des formations partisanes dont l'existence n'a d'autre but que de servir de tremplin aux ambitions individuelles de leurs fondateurs. Pour d'autres, elle est dans l'inconsistance désespérante de ce qu'elles proposent en guise de programmes alternatifs à celui des tenants du pouvoir. Pour toutes, elle est enfin dans leur détestable conception qu'elles ont de la pratique de l'exercice du sacerdoce politco-partisan. Lequel consiste pour elles à ne s'intéresser aux citoyens et à leurs problèmes de vie que par intermittence à l'occasion des échéances électorales. Certes, le pouvoir et ses relais politico-partisans pâtissent de la défiance citoyenne. Mais les partis qui ont la prétention de constituer l'alternative en laquelle les citoyens en rupture avec ce pouvoir et ses relais peuvent se retrouver, n'ont pas réussi à transformer cette défiance en engagement partisan. Le pouvoir est incontestablement en discrédit au sein de l'opinion nationale. Pour autant, les partis politiques qui prônent pour cela le changement n'arrivent pas à convaincre qu'ils sont des recours et les cadres qu'il faut à partir desquels il serait possible d'enclencher une dynamique menant à ce changement. Tant que cette faiblesse caractérisera le champ partisan, le pouvoir n'a aucun souci à se faire quant à l'agitation à laquelle s'adonneront ses acteurs. |
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