La conjoncture de
l'automne 2012 est un enchevêtrement. Aux anciennes tensions s'ajoutent de
nouvelles. Les anciennes d'abord. Les importations algériennes coûtent de plus
en plus cher. En surcoût de fret. Les ports sont sous-équipés. Les armateurs
sont étrangers. 650 millions de dollars de facture additive car la négociation
est asymétrique et les délais de passage interminables pour les marchandises.
C'est là un vieux problème qui enfle. Et que rattrape un problème émergent.
L'inflation. Elle court vers les 8% à la fin de l'année. De toute évidence,
c'est la croissance rapide de la demande solvable qui en est la principale
cause. Mais pas seulement. L'offre n'est ni suffisante ni concurrentielle. Sans
compter que le maintien d'un système de soutien des prix anormalement large en
gamme de produits, déforme toute la donne. Et profite aux voisins. L'inflation
passe en 2012 de la colonne de l'actif à celle du passif dans le bilan de
l'action économique du gouvernement. Il en sera beaucoup question dans les mois
qui viennent. L'enchevêtrement apporte aussi des surprises. Le plan de dépenses
en équipement de l'Etat va continuer de baisser en 2013 après avoir été sabré
d'un tiers en 2012. Dégât collatéral, le secteur des assurances en souffre. La
couverture des risques industriels, un tiers du chiffre d'affaires environ, est
en berne. Et là aussi rien ne va s'arranger l'année prochaine. Il faut bien se
consoler de quelque chose dans ce capharnaüm désolant. En regardant vers pire.
Vers l'Espagne peut- être. Où le défaut de paiement pointe à nouveau du nez
après la baisse de sa notation par Standard and Poors. Madrid n'est plus qu'à
un palier du risque spéculatif. Une horreur pour les titres souverains du pays.
Il fallait mieux utiliser les bonnes périodes de finances publiques. C'est un
peu ce que fait le recteur de l'université de Béjaïa, le professeur Merabet
Djoudi. Il nous l'explique dans un entretien qui peut à lui seul suffire à ne
pas sombrer dans la sinistrose.