L'image des bacs à
ordures débordants et déchets ménagers à même le sol devient plus courante,
durant ces derniers mois. Et pour cause, le matériel de ramassage s'avère
nettement insuffisant et les quantités des déchets ménagers ne cessent
d'augmenter, au fil du temps. «Au cours de la semaine dernière, nous avons
collecté environ 500 tonnes de détritus, ce qui représente une augmentation de
plus de 10% par rapport à la précédente semaine», explique un responsable des
services d'hygiène de l'APC de Ghardaïa chargé de la collecte et l'évacuation
des déchets ménagers ainsi que du nettoiement des voies et places publiques.
Il faut dire que
la consommation des «Ghardaouis», surtout en produits alimentaires, augmente
sans cesse durant ce premier semestre de l'année en cours. «Par ailleurs, les
commerçants achètent beaucoup de fruits et légumes et en jettent chaque jour
presque la moitié des invendus», souligne un habitant de la rue «Cheikh El
Haoues». Résultat, les entrées des magasins, trottoirs et autres espaces cèdent
la place aux amas d'ordures et autres poubelles anarchiques implantées partout.
L'atmosphère à l'intérieur de la ville devient irrespirable. Afin de faire face
à cette situation, les habitants tentent, tant bien que mal, de s'adapter à cet
étrange rythme de vie qui leur est imposé. «Des horaires de collectes
inadaptés, les habitudes des collectes changent à cause des citoyens qui ne
respectent pas nos horaires de ramassage, nous sommes contraints de nous y
adapter». Rétorque un chauffeur de camion de ramassage des ordures ménagères.
«Ceci dit, nous constatons aussi ces débordements, plus au centre-ville de
Ghardaïa qu'ailleurs. Il ne faut pas oublier que les travaux entrepris sur
certaines rues de la ville nous retardent et pénalisent le bon fonctionnement
de nos services», devait-il ajouter. «Certains endroits ne sont même plus
accessibles», affirme le responsable du service d'hygiène. Et d'ajouter que les
marchands ambulants et les étaliers rendent la mission des services impossible:
«on n'ose plus s'aventurer dans certains endroits. Nos véhicules sont insuffisants
et incapables de charger tous ces tas d'ordures?» Cependant, ce responsable
d'hygiène de la commune de Ghardaïa ne baisse pas les bras pour autant. Il
affirme qu'il n'a pas de plan d'action spécifique pour assurer un ramassage
adéquat, à travers l'ensemble de la ville, mais il continue, tout de même, à
assurer sa mission. Néanmoins, l'effectif humain est organisé tant bien que mal
en raison des contraintes. «Quand il s'agit des services de nuit, la collecte
démarre aux environs de 20h», afin de permettre de toucher le maximum de rues,
mais également d'être de retour chez soi vers 4h du matin». S'agissant des
services de collecte du jour, ce responsable assure que la collecte se déroule
comme d'habitude de façon semble-t-il, régulière: «néanmoins, nous évitons que
nos camions tournent trop longtemps en ville surtout aux heures de pointe et en
fin de journée, de petits accrochages et autres accidents sont vite arrivés.»
Pour le citoyen, l'on parle surtout d'insuffisance en matière de la collecte des
ordures ménagères. «Les camions-bennes ne passent qu'un jour sur trois, affirme
un citoyen fort agacé, «les responsables de ce service son tenus à corriger les
poins de non-respect des horaires de ramassage des déchets», assure-t-il.
Toutefois, il est vrai qu'en dépit des efforts fournis en matière de ramassage
des ordures, ils sont loin de mettre fin à l'amoncellement des ordures. Selon
des responsables communaux, les citoyens devraient collaborer, afin de
préserver l'hygiène de leur ville. Et ce, en respectant les horaires de
collecte et surtout en mettant les déchets dans les bacs à ordures ou dans des
sacs en plastique bien fermés. «L'amoncellement des déchets domestiques,
surtout en période de chaleur, menace la santé des citoyens. La chaleur encourage
la prolifération des microbes et autres insectes, mouches et cafards attirés
par les bacs et sacs à ordures non fermés», explique un médecin généraliste.
Malheureusement, certains citoyens et commerçants ignorent ou omettent les
règles d'hygiène. Ils vident leurs poubelles partout et surtout dans les
terrains nus qui se transforment en décharges improvisées comme c'est le cas de
plusieurs coins de rues. C'est dire que sans l'aide de toutes les autorités, la
société seule ne pourra pas résoudre ce problème. Il faut évidemment
l'implication des responsables communaux pour mettre un matériel et un effectif
de nettoiement suffisant permettant de mettre fin aux amoncellements des
ordures.