Pour accéder ou
sortir de la ville de Tlemcen, les automobilistes et chauffeurs de bus, qui
empruntent la RN 22 au nord de la capitale des Zianides, sont confrontés,
depuis la rentrée sociale, à un embouteillage quasi permanent et à de forts
ralentissements qui, désormais, ponctuent leur quotidien, matin et soir, aux
heures de pointe. Le nombre important de barrages fixes dressés par la police
et la gendarmerie nationale et le flux dense des véhicules venant sur Tlemcen
génèrent une grosse gêne. Bénéficiant d'une certaine attractivité mais
contrainte par le relief, la capitale des Zianides accueille des centaines de
voitures de ceux qui travaillent, tous les jours, dans la ville et sa banlieue.
A Haï Zitoun et au niveau de Koudia, des bouchons énormes s'étalent sur
plusieurs kilomètres. Tous les usagers de la route qui viennent de Hennaya,
Remchi, Honaïne, Aïn Youcef, Fehoul, Sebâa Chioukh, Maghnia, Ghazaouet,
Nedroma, Fellaoucène, Aïn Kébira, Béni Ouarsous, Tounane, d'Aïn Témouchent,
Sidi Bel-Abbès et Oran, pour rejoindre Tlemcen, Chetouane, Mansourah, Ouled
Mimoun, ceux qui souhaitent se rendre à Imama, Mansourah, Sebdou, Sabra dans
l'autre sens?, se retrouvent à ces points névralgiques qui ressemblent à un
parcours du combattant. La majorité des usagers de la RN 22 l'empruntent, car
ils ne peuvent pas fuir ce tronçon d'autoroute devenu maudit, et qui manque de
bifurcations. Pare-chocs contre pare-chocs pendant une heure, tous les matins.
Et presque autant le soir. «Le pire moment, c'est aux heures de pointe, les
bouchons commencent vers 7h30 et 16h», témoigne, un salarié à Tlemcen et
habitant de Hennaya. Dès le rond- point d'Aïn El Hadjar, il vous faudra vous
armer de patience pour joindre Tlemcen : pas moins de trois barrages avant
d'arriver à la ville ! «C'est la guerre pour avancer quand on arrive vers 7h30
le matin. Il me faut pratiquement 30 minutes pour faire à peine quatre
kilomètres», constate, non sans humour, un autre fonctionnaire à Tlemcen et
habitant de Maghnia. Les automobilistes sont obligés de réduire leur vitesse
pour passer un premier barrage de la gendarmerie dressé au niveau du groupement
d'intervention et de réserves (GIR), un deuxième barrage de la police (à 1 km)
au niveau du rond-point, et un troisième des motards (à 2 km) au niveau de Haï
Zitoun. D'où d'inévitables perturbations et ralentissements de la circulation.
Ces barrages créent d'interminables bouchons sur cet axe entrant. Certains
usagers habitant la région nord de Tlemcen partent plus tôt et rentrent plus
tard en raison des embouteillages. Les nouvelles villes d'Oujelida et
Boujelida, qui ont connu une forte urbanisation, ces dernières années, risquent
d'en souffrir éternellement en raison de l'absence de projets d'infrastructures
routières, mais surtout des difficultés de leur enclavement, ce qui aura comme
répercussion l'augmentation du trafic routier. «Quand il pleut, ça ralentit
encore plus», confie un chauffeur de bus, qui ne manque pas également d'évoquer
«les malchanceux qui ont le malheur de tomber sur un accident sur la RN 22».
Inutile de décrire le facteur aggravant pour les embouteillages. Les
automobilistes qui arrivent d'Abou Tachfine ne sont pas mieux lotis ! Surtout
s'ils veulent eux aussi converger vers le centre-ville, via Haï Zitoun. La
circulation est quotidiennement saturée au niveau du rond-point de ce dernier
quartier. «Il vaut mieux rester calme lorsqu'on décide d'accéder à la ville de
Tlemcen, à cause des bouchons interminables, aux heures de pointe», explique un
commerçant d'Abou Tachfine. Dans les longues files de voitures, chaque
automobiliste râle, ronchonne, peste... Pare-chocs contre pare-chocs, on
klaxonne, on essaie de se faufiler, d'improviser un raccourci, de comprendre
pourquoi c'est pire que d'habitude, même en dehors des heures de pointe.