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EVITER LES AMALGAMES TROMPEURS

par Yazid Alilat

D'entre toutes les solutions privilégiant le dialogue et le langage de la paix, la France privilégie la voie de la force et veut pousser au pourrissement dans le dossier malien. En dépit des mises en garde des pays voisins du Mali, rongé au Nord par une rébellion alliée aux groupes terroristes d'Aqmi, les responsables français n'en démordent pas et veulent aller vers la solution militaire, celle en fait perçue par nombre de pays sahéliens et même au sein du Conseil de sécurité de l'ONU comme étant la plus mauvaise et un détonateur en puissance d'une période d'instabilité de longue durée au Sahel.

Le président français l'a une nouvelle fois publiquement déclaré cette semaine en recevant le SG de l'ONU, lui-même berné par les fausses motivations de paix de Paris qui prétend seulement combattre le terrorisme. Et, sous couvert de pacification du nord du Mali, la France n'a d'autres objectifs que de sécuriser cette large bande sahélo-saharienne autant pour exploiter les riches gisements d'uranium du Niger que pour libérer ses otages, aux mains d'Aqmi. Cette vision étriquée des nouvelles donnes géopolitiques dans la région a déjà conduit la France à prendre la tête de file des pays occidentaux qui ont guerroyé pour éliminer Maamar Kadhafi, l'établissement de la démocratie en Libye n'étant qu'un simple alibi pour les puissances militaires qui ont déjà réduit à néant l'Irak, devenu un simple puits pétrolier. La suite de cet interventionnisme guerrier, les Libyens sont en train de la vivre: instabilité politique, guerre civile larvée, avenir incertain, poussée des groupes armés de tous acabits.

Les appels au calme de l'Algérie, qui s'investit dans le rapprochement des points de vue des différentes parties maliennes afin de ramener le calme, l'ordre et la sérénité au nord du Mali, sont ainsi chahutés par les velléités belliqueuses de la France qui a tout fait pour la mise en place d'une force militaire régionale, africaine, qui attend d'être déployée au Nord-Mali avec comme mission de chasser les groupes terroristes qui l'infestent. Cet aventurisme français qui ne tient nullement compte des intérêts des pays de la région est une nouvelle fois étalé sur la place publique, avec une pression sur le SG et le Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'ils donnent leur feu vert à une intervention au Nord-Mali. Pour l'Algérie, par contre, il est clair que le dialogue comme solution ?'civilisée'' pour réconcilier les Maliens entre eux est la seule issue possible pour mettre un terme à la situation dangereuse et chaotique au nord du pays.

POUR AUTANT, CETTE POSITION DE L'ALGERIE, VITE DENATUREE ET SORTIE DE SON CONTEXTE PAR CERTAINS ANALYSTES EUROPEENS ET AUTRES CHANCELLERIES EUROPEENNES, RESTE PAR AILLEURS FERME PAR RAPPORT A L'INTENSIFICATION DE LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME. LA MISE AU POINT, EN QUELQUE SORTE, DU PORTE-PAROLE DU MAE EST ON NE PEUT PLUS EXPLICITE: ALGER UTILISERA TOUS LES MOYENS POSSIBLES POUR ERADIQUER LE TERRORISME ET LES TRAFIQUANTS DE DROGUE AU NORD DU MALI, Y COMPRIS LA FORCE. LA-DESSUS, AUCUN DOUTE, L'ALGERIE RESTE FERME ET INFLEXIBLE SUR L'URGENCE DE L'ERADICATION DU TERRORISME ET DES GROUPES TERRORISTES QUI ONT PRIS EN OTAGE UNE PARTIE DE LA POPULATION MALIENNE. MAIS, A L'OPPOSE, ELLE EXPLOITERA ET ENCOURAGERA TOUTES LES VOIES DE DIALOGUE POUR RESOUDRE PACIFIQUEMENT CETTE CRISE AU MIEUX DES INTERETS DES PEUPLES DE LA REGION, DONT LES MALIENS AVEC TOUTES LEURS COMPOSANTES ETHNIQUES. UNE POSITION SIMPLE QUI TIENT AU FAIT QUE C'EST AUX PAYS DE LA REGION DE RESOUDRE PAR EUX-MEMES ET PAR LA CONCERTATION, SANS INGERENCE ETRANGERE, LES PROBLEMES DE LA REGION.