Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les boulangers sortent de leur réserve : Menace de grève après l'Aïd

par Salah C.

120 boulangers de la wilaya d'Oran en provenance de l'ensemble des communes ont assisté jeudi à une assemblée générale tenue à Oran. Ce conclave, organisé à l'appel de la base, a été l'occasion pour les membres de cette corporation de débattre des nombreux problèmes auxquels ils sont confrontés. Selon le président de l'association des boulangers d'Oran, affiliée à l'Union des associations des commerçants et artisans de la wilaya, plusieurs points ont été discutés dont celui des mesures, jugées trop coercitives appliquées par les services de contrôle. Notre source revient sur la fermeture de plus d'une dizaine de boulangeries, pour défaut d'affichage des prix, par les services de la DCP. Cette disposition est jugée injuste étant donné que la réglementation prévoit une amende ou un simple procès-verbal pour une telle infraction. A ce titre, notre interlocuteur a estimé qu'exiger du boulanger de pratiquer le prix officiel, à savoir 8,50 DA la baguette sans prendre en considération que la petite monnaie se fait de plus en plus rare, est une aberration. Dans le même contexte, notre source précise que les participants rejettent en bloc les mesures draconiennes annoncées dernièrement pas le ministère du Commerce, étant donné qu'elles ne tiennent nullement compte des difficultés rencontrées par la corporation. Pour le représentant des boulangers, la solution réside dans la révision du prix pour le porter à 10 DA ou bien de permettre au boulanger de réduire le poids de la baguette de 250 grammes à 200. Par ailleurs et afin de permettre un approvisionnement plus fluide en matières premières, les boulangers préconisent la création de points de vente qui leur sont exclusivement réservés. En fait, cette option permettra en dernière instance de priver les faux boulangers des avantages accordés par les pouvoirs publics.

En outre, les participants ont mis en avant une revendication portant sur la réduction de 50% des charges patronales parafiscales ainsi que sur la facture énergétique. Dans le but d'appuyer toutes ces doléances, l'association compte dépêcher incessamment auprès du ministère du Commerce une délégation qui exposera cette plate-forme. Les boulangers espèrent que le ministère en question tiendra compte de leurs préoccupations car, dans le cas contraire, un recours à une grève est envisagé juste après les fêtes de l'Aïd.

Concernant les groupes électrogènes, notre source précise que cette initiative publique, prise dans le sens d'éviter les pannes de courant, ne fait pas l'unanimité chez les concernés étant donné qu'elle présente plusieurs zones d'ombre tels le taux d'intérêt jugé inadmissible et les frais du traitement du dossier, des frais qui peuvent s'avérer inutiles en cas de rejet du dossier. Enfin et par rapport au manque de personnel sédentaire et qui cause chaque année des pénuries à l'occasion des fêtes, l'association interpelle les responsables du secteur de la formation professionnelle afin de relancer les différents métiers de la boulangerie étant donné que 70% du personnel réside hors wilaya.