Les étudiantes
internes de la Cité universitaire El-Badr ont coupé, hier après-midi, la
circulation automobile au niveau du boulevard Mekki Khelifa en guise de
protestation contre les conditions qualifiées de «catastrophiques» de leur
hébergement au niveau de ladite cité U.
Les étudiantes,
qui sont toutes inscrites dans les trois filières médicales que sont médecine,
pharmacie et chirurgie dentaire, demandent carrément le départ de la directrice
de la cité. Les causes de ce «clash» entre les étudiantes et la direction de la
cité universitaire sont multiples, selon un communiqué de la section centre de
l'Union générale des étudiants libres diffusé hier. Premier point noir souligné
par les rédacteurs du communiqué, «les coupures de l'alimentation en eau tout
au long des week-ends». Une mesure de l'administration qui s'ajoute à celle
«interdisant l'accès au camion-citerne qui avait l'habitude d'alimenter les
étudiantes en eau douce potable». A cet état de fait, ajoute-t-on,
«l'insalubrité constante et le défaut d'éclairage au niveau des sanitaires et
des pavillons. Sans compter les coupures intempestives de l'électricité au
niveau des pavillons A et C». Devant ces carences, ajoute la même source, «les
services chargés de la maintenance justifient souvent cette «passivité par le
manque de moyens mis à leur disposition». Les étudiantes notent aussi avec
regret, le retard enregistré dans le démarrage des travaux de réhabilitation
des pavillons F et E, qui viennent tout juste de commencer alors qu'ils
devaient être entamés en juin durant la période des vacances. Concernant le
service de restauration, les étudiantes dénoncent une absence totale de repas
complets. L'administration se limitant à fournir des repas froids et ce, depuis
le début de l'année universitaire. Ceci sans compter les petits-déjeuners qui
ne sont même pas prévus par l'administration. Aussi, ajoute-t-on, la cité
universitaire ne dispose pas d'ambulance pour prendre en charge le transfert
des étudiantes à l'hôpital en cas de problème de santé. Les étudiantes sont
contraintes de se déplacer par leurs propres moyens en comptant sur leur
entraide pour évacuer une étudiante prise de malaise. Si la connexion internet
est disponible au niveau de la cité, «elles n'y ont pas accès et même le
service wifi leur est interdit», déplorent-elles, selon le même document.
Aussi, on note avec regret «l'absence de douches et de chauffage au niveau de
la cité, et des prix exorbitants au niveau du foyer de la cité, qu'on dit plus
chers qu'à l'extérieur». Ce tableau noir dressé par les étudiantes de la cité
universitaire des filles Haï El-Badr est encore plus assombri par un problème
encore plus grave. Le plus grave d'ailleurs puisqu'il s'agit de sécurité. On
dénonce, en effet, des intrusions le soir au niveau de la cité. «L'argument
trouvé par le service chargé de la sécurité pour minimiser de la gravité de ces
intrusions est qu'il s'agit seulement de jeunes enfants», affirment-elles.
Elles ne manquent pas de noter, à ce propos, le signalement ces derniers jours
de deux vols, au niveau des chambres, d'un PC portable, d'argent et de bijoux.
Des vols, précisent-elles qui n'ont suscité aucune réaction de la part de
l'administration qui a décliné toute responsabilité en dépit du fait qu'elle
est la seule à disposer du double des clés en dehors des étudiantes.