Dans une conférence de presse tenue, hier, au siège de l'union à Alger,
le SG de l'UGCAA, Salah Souilah, a pris la défense des commerçants du gros du
Gué de Constantine (Essemar) dans la périphérie d'Alger, devenu «lieu de
prédilection des détaillants de produits alimentaires» en raison, sans doute,
des prix de vente pratiqués par les grossistes qui défient toute concurrence,
mais aussi pour des transactions commerciales qui s'y opèrent en dehors de
toute légalité. Depuis l'opération de lutte contre l'informel engagée il y a peu
de temps, ce marché pour le moins « anarchique» a connu le sort des autres
marchés et subi un «nettoyage» pour ne laisser que les commerçants détenant des
registres de commerce en bonne et due forme.
Mais la réglementation des issues
(entrées et sorties) à ce lieu, mise en place par les autorités, ne semble pas
du goût de la plupart des commerçants légaux, puisque, selon le conférencier,
l'application de cette réglementation en ce qui concerne l'accès et le
stationnement de camions (poids lourds) de livraison de produits a pénalisé ces
commerces dès lors qu'ils ne peuvent être approvisionnés au même rythme que
d'habitude. Et nécessairement des pénuries ou tension sur quelques produits
seront inévitables. «Une situation qui, si elle perdure, les obligerait à
fermer boutique», a averti S. Souilah. Et les prix des produits alimentaire
connaîtront, selon lui, une augmentation dans les jours qui viennent. Enfin, le
SG de l'UGCAA a lancé un appel aux autorités pour que la question du commerce
du gros trouve une solution définitive. La solution idoine serait de l'avis des
grossistes de les faire bénéficier d'un espace de 30 hectares où ils pourront
construire avec leurs propres moyens leurs commerces et annexes nécessaires à
l'activité commerciale. La relance de l'activité commerciale pendant la nuit a
été également à l'ordre du jour de la conférence de presse. L'UGCAA a appelé à
une rencontre avec le chef du gouvernement afin de lui soumettre des
propositions sur une éventuelle relance de l'activité commerciale durant la
nuit dans la capitale. L'UGCAA veut se mettre de la partie pour apporter un
plus au plan prôné par le gouvernement en ce qui concerne la réglementation de
l'activité du commerce. Pour cet interlocuteur, les expériences du passé du
temps où les walis obligeaient les commerçants à ouvrir boutique la nuit ont
montré leurs limites. Les bonnes décisions que peut prendre le gouvernement à
ce sujet ne peuvent se faire sans une sensibilisation et sans le consentement
des concernés eux-mêmes. «L'animation de la ville c'est d'abord le transport et
la sécurité et ce n'est qu'ensuite qu'il est possible de parler d'ouverture de
commerce». Quoi qu'il en soit, les commerçants, selon leurs représentants,
restent à l'écoute de tout ce que peut les intéresser. Au sujet du prêt sans
intérêt que consentiraient les banques publiques aux artisans boulangers pour
l'achat de générateur d'électricité, S. Souilah a indique que l'information
donnée il y a peu faisant état d'un accord entre la banque et les artisans
boulangers n'était pas fiable, néanmoins l'UGCAA compte saisir le ministère des
Finances pour étudier la question. Il a rappelé qu'une panne d'électricité de
45 minutes, par exemple, fait perdre à la boulangerie pour un pétrin
l'équivalent de 7.500 DA.