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Les maladies cardiovasculaires représentent un grave problème de santé publique.C'est ainsi que médecins et spécialistes, participant à la 2ème journée internationale de chirurgie cardio-vasculaire, organisée, hier, par la clinique Benserai à l'hôtel «Le Méridien», ont qualifié la situation actuelle de la prise en charge de cette pathologie qui semble constituer le parent pauvre de la santé. « La maladie coronarienne dans tous ses états» est le thème débattu lors de cette rencontre qui a vu la participation de chirurgiens cardio-vasculaire nationaux et étrangers et médecins spécialistes venus des différentes régions du pays. De prime abord, les participants ont voulu tirer la sonnette d'alarme sur cette maladie dont le taux de mortalité avoisine celui des pays occidentaux, soit 28% contre 35% aux Etats-Unis et 30% en France, et qui reste délaissée à tous les niveaux par les acteurs pouvant intervenir dans sa prise en charge, allant du ministère de la santé jusqu'à l'entourage du malade et le SAMU chargé de le transporter à l'hôpital. Pour donner un aperçu de l'évolution de la maladie cardio-vasculaire en Algérie et les failles existantes tout au long de son parcours, allant du disagnostic jusqu'au bloc opératoire, le Dr Malik Lekhal, chirurgien cardiaque à l'hôpital Dr Benzerjeb à Ain Témouchent a présenté lors de sa conférence les résultats d'une étude réalisée en 2008 et qui illustre parfaitement la situation. Le diagnostic établi par ce chirurgien cardiaque est sans appel, «les maladies cardio-vasculaires en Algérie constituent un problème de santé publique grave. Pourquoi ? Il explique que «la seule étude concrète qui a été réalisée date de 2008 et montre sur le plan épidémiologique que la population algérienne se rapproche des sociétés occidentales. Tous les facteurs de risques à savoir le tabac, le surpoids, l'obésité, l'hypertension artérielle sont présents et donc le risque de maladie coronarienne est en augmentation». Selon cette étude, les maladies cardio-vasculaires sont responsables de 28% du taux de mortalité en Algérie. Aux Etats-Unis, c'est à peu près 35% et en France, 30%. «On n'est pas loin», dira le Dr Malik Lekhal estimant qu'il est «regrettable que la tutelle face à cette situation, n'ait pas intégré les maladies cardio-vasculaires dans un programme sanitaire national alors qu'elle y a intégré la lutte contre le cancer». Le chirurgien cardiaque est le dernier maillon de la chaîne qui peut intervenir dans la prise en charge de cette maladie. Avant lui, il existe tout un parcours par lequel le patient doit passer mais comporte actuellement des dysfonctionnements qui font rupture à cette chaîne indispensable pour la survie du malade. Sur ce point, ce spécialiste souligne « qu'en tant que chirurgien cardiaque, je suis le dernier maillon de la chaîne. Viennent avant moi, les épidémiologiques, les médecins généralistes, les cardiologues qui doivent prévenir et diagnostiquer la maladie. Je suis le dernier thérapeute». Ce qui aggrave la situation, estime le Dr Lakhel, est le manque de centres de chirurgie cardiaque, il n y a pas beaucoup de centres de chirurgie cardiaque dans l'ouest algérien. Il y a aussi un manque flagrant de chirurgiens cardiaques, de réanimateurs et de perfusionnistes. Il n' y a pas beaucoup de techniciens». Selon ce chirurgien, «en Algérie, on devrait pratiquer 18.000 opérations à cœur ouvert par an. Actuellement, seulement 4.000 opérations sont effectuées. On est très en retard. Que doit-on faire des 12.000 restants. A travers les années, il y aura un cumul. Les chiffres avancés sur le sujet sont éloquents». Quant aux intervenants ils pensent que «si on ne fait rien maintenant en terme de prévention d'abord par la formation de cardiologues, formation de chirurgiens cardiaques, formation de réanimateurs, la situation risque de s'aggraver davantage dans l'avenir». A l'ouest, il existe 4 réanimateurs seulement qui s'occupent de la chirurgie cardiaque pour une population de 16,4 millions d'habitants. Il y a 3 à Oran et un seul à Ain Témouchent. Vue cette situation, le Dr Lekhal dira, «nous sommes obligés de prendre en charge un malade par semaine parce qu'on a un seul réanimateur à Ain Témouchent. A Oran, ils sont à 5 opérations par semaine. Parfois, ils arrivent jusqu'à 10». A l'ouest, il existe deux centres de chirurgie cardiaque seulement. Un à l'EHU d'Oran et l'autre à Ain Témouchent. Il y a bien sûr des centres privés qui travaillent pour les malades assurés. De plus, souligne le même spécialiste, Il n y a aucun registre national pour comptabiliser les maladies cardio-vasculaires alors qu'il existe un registre du cancer en Algérie. L'autre problème encore plus grave, selon le Dr Lekhal est le manque de chirurgiens autonomes, une trentaine au total. Il faut deux ou trois ans de formation pour devenir autonome. Les plus chanceux, suivent le circuit hospitalo-universitaire pour passer comme maître- assistant pour pouvoir opérer. Les autres, ils sont dispatchés un peu partout et ils se morfondent dans une fin de carrière avancée. Il faudra dans ce cas favoriser la formation et assurer la continuité de la formation pour le jeune chirurgien». BIENTOT UN IRM 3 TESLA ET UN SCANNER 750 HD EN ALGERIE Le nouveau scanner, le 750 HD, un système d'imagerie médicale est appelé à faire le coroscanne. C'est le nouveau matériel que compte acquérir la clinique Benserai. Une première à l'échelle nationale, maghrébine et africaine, nous dira Mme Zahra wafa Dalli, sénior account manager à Général Electric. Il s'agit d'un équipement médical qui va permettre de donner les dernières images cardiaques pour pouvoir aller dans des examens très poussés et très pointus. La clinique Benserai a également acquis l'IRM 3 tesla de dernière génération avec option cardiologie et neurologie fonctionnelle. Ce qui existe actuellement au Maghreb et en Algérie est le 1.5 tesla, selon Mme Wafa Dalli. Le nouvel équipement a apporté beaucoup de bienfaits scientifiques pour les examens neurologiques et notamment pour la maladie d'Alzheimer. |
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