Ould Kablia, ministre de l'intérieur et des collectivités locales, compte
poursuivre la lutte contre les activités informelles, dans le cadre global de
l'assainissement des villes du pays. Après donc la lutte contre le commerce
informel, une opération lancée avec l'arrivée à la Chefferie du gouvernement de
M. Abdelmalek Sellal, place à l'éradication des parkings sauvages. A
Constantine où il s'est réuni avec les walis de l'Est du pays, il a annoncé son
prochain grand chantier: la lutte contre les parkings sauvages, et, surtout,
l'élimination des «pseudo-gardiens», des jeunes munis de gourdins qui
s'autoproclament gardiens de trottoirs et rackettent les automobilistes qui
veulent garer leur voiture. Dahou Oul Kablia a ainsi confirmé la poursuite des
opérations d'assainissement et de nettoyage des villes du pays des phénomènes
sociaux pervers qui les gangrènent. Le prochain «chantier» des pouvoirs publics,
après celui de la résorption des marchés informels, consistera à mettre un
terme au phénomène des parkings sauvages, a-t-il dit lors de cette réunion
tenue mardi dans la ville des Ponts. ?'Il n'est plus possible de continuer à
s'accommoder du comportement de jeunes gens qui s'autoproclament gardiens de
parkings et qui constituent parfois un danger pour les automobilistes'', a-t-il
estimé. Le ministre, premier responsable de la sécurité publique et accompagné
du patron de la DGSN, a ajouté que ces parkings seront placés sous l'autorité
des services de sécurité. Pour lui, cette opération d'importance permettra aux
automobilistes de s'assurer de leurs véhicules sans se trouver à la merci de
jeunes désœuvrés s'autoproclamant «gardiens» de parkings. A Oran, Alger,
Annaba, dans toutes les villes du pays, ils sont en fait des centaines de
jeunes parfois organisés en bandes, qui squattent les trottoirs, avenues et
boulevards, et imposent leur loi: le stationnement sur ces artères dépend de
leur bon vouloir, et les automobilistes sont souvent rackettés, obligés de
payer jusqu'à 50 dinars le stationnement de leur véhicule dans des zones
pourtant censées être sous la protection des services de sécurité. Ce phénomène
de squat des rues et aires de stationnement urbaines, notamment dans les
avenues et boulevards marchands, à forte densité humaine et très fréquentés,
dure depuis plus de 30 ans, et jamais les autorités ou les services communaux
n'ont daigné le régler. A tel point que les automobilistes, se sentant non
protégés, stationnent leurs voitures et règlent l'addition sans rouspéter. En
outre, le détournement des aires de stationnement, par ces bandes de jeunes
autoproclamés gardiens de parkings ,qui ne sont en réalité que les rues et nos
grands boulevards urbains a fait que les aires de stationnement diminuent et
provoquent une grande pression sur les parkings publics, outre la hausse
inutile du trafic automobile urbain, etc? La mesure annoncée par M. Ould Kablia
serait par ailleurs de bon augure pour la vie des citadins, otages jusque là de
ces jeunes aux allures souvent menaçantes. Quant au commerce informel, le
ministre a affirmé que son éradication se poursuit toujours, alors que des
mesures sont cependant envisagées pour encadrer les commerçants n'ayant pas de
locaux et de registres de commerce. A ce titre, il a rappelé que la résorption
du commerce informel n'est ni une opération »ponctuelle», ni une opération
«coup de poing». En somme, il confirme que ?'la guerre des trottoirs'' se
poursuivra, peut-être même au delà des élections locales prochaines, prévues
fin novembre.