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Commerce informel : Ould Kablia veut rassurer les revendeurs

par A. Mallem

« L'opération de résorption et non d'éradication des marchés informels est en cours et donne d'excellents résultats. Elle se fait dans des conditions tout à fait normales et pacifiques parce que les commerçants concernés ont réagi positivement. Elle doit donc continuer. Mais il ne faut pas que nous perdions la face auprès des commerçants à qui nous avons promis le recasement. Je demande donc à ce que, parallèlement à cette opération, une action soit engagée dans ce sens », a déclaré hier en substance M. Dahou Ould Kablia, ministre de l'intérieur et des collectivités locales, devant les 15 walis de l'Est réunis à Constantine en présence également des ministres de l'agriculture et du développement rural, M. Rachid Benaissa, de l'industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement M. Chérif Rahmani, ainsi que du général major Hamel, directeur général de la sûreté nationale.

Aussi, après avoir rappelé et précisé l'ordre du jour de cette rencontre régionale avec sept dossiers, à leur tête le bilan des opérations d'éradication des marchés informels et propositions de mesures de redéploiement, M. Ould Kablia a tenu à communiquer, à l'intention des participants, le contenu d'un recensement d'étape qui fait ressortir un chiffre de 7O.613 intervenants au niveau du circuit informel. Concomitamment avec cette opération de résorption, a indiqué M. Ould Kablia, des mesures ont été prises pour la réorganisation des activités commerciales par le réaménagement d'espaces commerciaux existants ou nouveaux. « Ce qui me pousse à dire que tous ces commerçants informels recevront, dans une première phase, des autorisations d'exercices d'activités commerciales avant de passer à l'obtention de registres de commerce », a déclaré le ministre en signalant que des marchés de proximité sont réalisés et réceptionnés dans divers points du territoire national. Ainsi, a-t-il précisé, pour le programme appelé « 100 locaux par commune », pas moins de 80.856 unités sur les 115.258 ont été achevées et attribuées. D'autres locaux, 13.571 unités, sont en cours de réalisation, mais une fois achevés ces derniers seront réservés exclusivement au redéploiement des commerçants informels. Il y a enfin 7.997 locaux qui n'ont pas été lancés jusqu'à ce jour pour des difficultés majeures et insurmontables, notamment le manque de foncier. Ils seront annulés et les crédits qui leur ont été réservés, seront réaffectés pour une tranche complémentaire de réalisation de « locaux mobiles » dans des espaces maitrisés.

Le ministre a tenu à rassurer les commerçants qu'ils ne seront pas éloignés de leur clientèle et ils peuvent être installés aux centres des grandes villes, dans des espaces qui ne gêneront personne. Les walis sont instruits pour déterminer ces espaces où seront installés des étals. « A ce titre, nous allons demander à l'entreprise publique Batimétal de nous proposer des prototypes d'étals à la manière de ce qu'on appelle les ?commerces parisiens', qui peuvent être soit fixes, soit démontables ».

L'orateur a cédé ensuite la parole au ministre du commerce, M. Mostefa Benbada, qui a esquissé la politique générale de l'activité commerciale dans le pays en énumérant les lois et réglements en cours de préparation et destinés à la réguler et l'organiser. Dans ce cadre, le ministre du commerce a annoncé qu'un schéma directeur du secteur commercial est en cours de préparation. Parlant ensuite de la mission de contrôle de son secteur, il n'a pas manqué de signaler les difficultés rencontrées par les agents de contrôle qui sont souvent malmenés et agressés physiquement par des commerçants. Evoquant enfin, la pénurie de produits qui se manifeste à certaines occasions et plus particulièrement lors des fêtes religieuses, M. Benbada a annoncé que, là aussi, des lois sont en préparation et, à ce propos, il a invité les walis à exercer pleinement leurs prérogatives en la matière pour éviter la persistance de ce phénomène. A propos de l'augmentation sans cesse des prix des produits frais, comme les fruits et légumes de saison, le ministre du commerce s'est contenté d'invoquer le principe de la loi de l'offre et de la demande.