
Cherchant
certainement à booster ses échanges commerciaux avec l'Arabie saoudite, Alger
n'hésite pas à engager des garanties gouvernementales pour rassurer ses
partenaires et les encourager à investir en Algérie.
C'est du moins ce
qui ressort des déclarations de l'ambassadeur algérien à Ryadh, Abdelwahab
Derbal, qui a ajouté que l'Algérie offre également toutes les facilitations à
l'exportation vers les pays de l'Europe. La rencontre avec les hommes
d'affaires saoudiens à Djeddah a été l'occasion pour le diplomate algérien de
rappeler que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, estimé à
400 millions de dollars, est loin des objectifs espérés et ne représente pas
fidèlement l'envergure commerciale et la croissance des deux Etats. Il dira que
le gouvernement algérien a mis sur la table 286 milliards de dollars, dans le
cadre de son plan quinquennal 2010-2014 pour les investissements publics en
complémentarité des 220 milliards de dollars engagés dans le précédent plan
quinquennal 2004-2009. Pour plus de détails, il soulignera que tous les
secteurs économiques sont ouverts à l'investissement saoudien à commencer par
les projets en souffrance et les nouveaux projets dans le chemin de fer, les
ports, les routes, la construction des écoles, les zones industrielles ou
encore les PME et la pétrochimie. M. Derbal a ensuite passé en revue les
exportations les plus importantes de l'Arabie saoudite vers l'Algérie. L'Arabie
saoudite est considérée comme le deuxième fournisseur de l'Algérie dans le
monde arabe, après la Jordanie, en produits pharmaceutiques. Les
investissements saoudiens en Algérie représentent, en 2011, 856 millions de
dollars, selon la même source, partagés entre l'industrie pharmaceutique,
chimique, ciment et la promotion immobilière entre autres secteurs d'activité.
Et selon les chiffres officiels, la balance commerciale est en faveur des
Saoudiens avec 362,6 millions de dollars contre 8,8 millions de dollars pour
les Algériens, alors que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays
a atteint 371 millions de dollars en 2010 contre 188 en 2009, 99 en 2006 et 25
millions de dollars en 2000. De son côté, le conseiller économique auprès de
l'ambassade algérienne, Mohamed Khelifi, a déclaré que l'Algérie œuvre à
convaincre les hommes d'affaires saoudiens à investir directement ou
indirectement en Algérie sous forme de partenariat avec leurs homologues
algériens. A travers cet appel au pied aux investisseurs saoudiens, l'Algérie
veut combler son retard et privilégier le royaume wahhabite. En mai 2006, 29
protocoles ont été signés par l'Algérie avec différents pays arabes dont trois
seulement avec l'Arabie Saoudite. En 2008, dans un entretien accordé à un
quotidien algérien, l'ambassadeur du royaume d'Arabie saoudite, le Dr Sami A.
Al Salih, et à propos des investissements saoudiens en Algérie, qualifiés de
faibles, a affirmé qu'ils seront revus à la hausse en annonçant que des études
de marché sur la possibilité d'investissement en Algérie sont menées notamment
après les dernières réformes engagées par l'Etat. Il a rappelé alors le méga
projet du groupe saoudien SNASCO de plus de 400 millions d'euros et qui porte
sur la réalisation de la «cité de la Mer» à Oran. Par ailleurs, pour les
principaux fournisseurs arabes de l'Algérie, tous produits confondus, l'Egypte
occupe la première place du podium avec 31% de produits importés par l'Algérie
de la zone arabe en 2010. La Tunisie, quant à elle, occupe la 2e place avec 22
%, suivie de l'Arabie Saoudite (10.5 %), de la Jordanie et du Maroc avec 7,5 %,
chacun.