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L'idée est partie
d'Alger. Elle a été suggérée à un héritier de Peugeot à titre prospectif. La
réponse est ouverte. Les capitaux algériens peuvent être une partie de la
solution dans la terrible crise que subit PSA. C'est le président de l'IPEMED
Jean Louis Guigou qui l'a révélé ce week-end à Alger.
« J'ai parlé avec Peugeot. Nous avons évoqué l'idée d'un apport en capitaux algériens pour participer au sauvetage de PSA. Je peux vous dire qu'il n'y a pas d'opposition. Cette piste peut être étudiée» a déclaré Jean Louis Guigou à la tribune de la journée d'études FCE-IPEMED samedi dernier à Alger. Ce sont des sources algériennes non officielles qui auraient demandé au président de l'institut de prospective économique du monde méditerranéen IPEMED de «sonder» la famille Peugeot détentrice de 30% du capital de PSA, au sujet d'une éventuelle arrivée d'un investisseur public algérien dans le tour de table du premier groupe automobile français. La réponse laisse la porte ouverte à un tel scénario. Jean-Louis Guigou répondait à une question d'un journaliste de Maghreb Emergent au sujet de la faisabilité politique vue de Paris d'une participation algérienne au sauvetage de PSA. La capitalisation boursière du second groupe automobile d'Europe par les ventes, a chuté de 70% depuis 2011 atteignant à peine 1,5 milliard d'Euros pour la partie flottante du capital (environ 59%) et poussant le titre à sortir du CAC40 à la fin de ce mois de septembre. Les principaux actionnaires de Peugeot ne se sont pas mis en mode vendeurs, mais tous les analystes s'accordent à dire que l'attente d'un hypothétique rebond du titre en 2013 est illusoire tant la dépression du marché automobile européen va continuer à saper les comptes du groupe. Le plan de suppressions de 8000 emplois en France, annoncé à la mi-juillet, avec fermeture du site emblématique d'Aulnay ne garantit même pas le retour de l'équilibre pour le flux de trésorerie avant la fin de 2014. La perte nette du premier semestre 2012 a été de 819 millions d'euros, soit une marge opérationnelle négative de 3,3%. Si les besoins de recapitalisation de PSA devraient se préciser assez rapidement avant la fin de l'année en cours, l'idée d'une participation algérienne au capital du constructeur français reste encore une idée. Une idée certes soutenue par le FCE - son président Réda Hamiani a parlé de «marque préférée des algériens, avant Renault» - mais ignorée des officiels à Alger toujours pas inscrits dans une stratégie de conquête à l'international. EXCEDENTS ET CRISE EN FRONT RENVERSE Le Fonds National d'Investissement, (FNI) véhicule créé pour accompagner les investisseurs étrangers en Algérie dans la construction d'un tour de table conforme au 51%-49% prévu par la loi, n'a pas vocation déclarée de faire des opérations à l'international. Par ailleurs le gouvernement s'est toujours opposé à la constitution d'un Fonds souverain algérien, pour dynamiser le placement des 186 milliards de dollars de réserves de change (juillet 2012). Le thème de la participation de l'Algérie au sauvetage de Peugeot a été introduit dans la discussion FCE-IPEMED par la revendication exprimée par les chefs d'entreprises algériens d'obtenir une plus grande ouverture du marché européen aux produits algériens, mais aussi aux investissements dans le sens sud-nord. Ce dossier a été l'occasion pour Issad Rebrab, PDG de Cevital de renouveler sa critique de l'accord d'association Algérie-UE qui offre le marché algérien aux produits européens contre des «quotas ridicules» en retour. Le président de Cevital a également rappelé que la réglementation de la Banque d'Algérie ne permet toujours pas aux entreprises d'investir à l'étranger. Une situation paradoxale pour le directeur d'une banque étrangère en Algérie : «une législation qui a été élaboré en temps de rareté des capitaux en Algérie en 1990 reste en vigueur aujourd'hui que la crise est en Europe et que l'Etat algérien disposent des capitaux». L'Algérie veut lancer une industrie automobile pour un marché domestique qui a atteint la taille critique avec plus de 400 000 immatriculations par an. Un consultant a expliqué sur Maghreb Emergent et le Quotidien d'Oran du 17 septembre pourquoi une entrée dans le capital de Peugeot peut être une piste plus profitable que l'accord pour une usine «low coast» avec Renault. |
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