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Forêt de Canastel : L'Association des résidents compte saisir la justice

par Houari Barti



L'Association des résidents de Canastel (ARC) a affirmé, hier, par la voix de son président, «compter déposer une action en justice contre les services de la wilaya d'Oran responsables de l'attribution, en 1999, à des particuliers de lots de terrains dans un domaine public relevant du patrimoine forestier à Canastel». En parallèle, la même source affirme avoir informé de «ces cas d'abus» la présidence de la République, les ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales, de l'Habitat et de l'Environnement. Ce dernier ministère, disent les membres de l'association, a même «décidé de dépêcher une délégation de son département à Oran pour s'enquérir du problème». Aussi, a-t-on appris hier, le wali d'Oran, M. Abdelmalek Boudiaf, s'est déplacé à Canastel où il s'est entretenu avec des représentants du mouvement associatif qui ont mené, hier, une opération de reboisement au niveau du site forestier dit des 28 lots où il y a eu abattage d'arbres, la semaine écoulée. Selon ces militants associatifs, au cours de cette entrevue, le chef de l'exécutif «a confirmé l'arrêt des travaux lancés, mercredi dernier, par des promoteurs immobiliers au niveau de la forêt de Canastel n°2, non loin du complexe omnisports. Selon les mêmes sources, le wali d'Oran «a également confirmé l'ouverture par ses services d'une enquête sur les attributions de lots de terrain au niveau du site dit des 28 lots», qui, rappelle-t-on, datent de 1999. Ce que les défenseurs de la forêt de Canastel appellent «la dilapidation du patrimoine forestier de Canastel» s'est déroulé en 3 actes: le premier concerne le site dit des 28 lots, attribués en 1999 à des particuliers par les domaines. Même s'ils disposaient d'actes en bonne et due forme, les bénéficiaires de ces lots n'ont rien pu faire car ne possédant pas de permis de construire.

Un arrêté promulgué en 2006 par le wali d'Oran ordonnant ses services à protéger le site de toute atteinte a mis fin à toute spéculation autour de ce terrain qui a retrouvé sa vocation forestière. Du moins jusqu'à juillet dernier, lorsque quatre propriétaires de lots sur les 28 bénéficient de permis de construire signés par un vice-président de l'APC d'Oran. L'entame des travaux au niveau des quatre lots en question provoque une levée de boucliers de la part des habitants du quartier. Le deuxième acte date d'il y a cinq ans où, là aussi, des villas sont construites sans que personne en parle, sur un terrain de la forêt qu'on appelle aujourd'hui le terrain du 20 Août. Le troisième et dernier acte concerne la forêt n°2 de Canastel où 27 promoteurs immobiliers reçoivent un terrain en plein milieu de la forêt. Près de deux hectares d'arbres sont abattus par les engins des travaux publics avant que le wali ne décide de l'arrêt des travaux suite à la mobilisation des résidents du quartier.

Il est à noter que la forêt de Canastel est considérée par les défenseurs de l'environnement comme un véritable poumon de la ville. La haute valeur foncière de Canastel, un quartier résidentiel où le mètre carré peut atteindre la somme astronomique de 50 millions de centimes, a rendu, selon les mêmes sources, la moindre parcelle de terrain libre au niveau du quartier objet de toutes les convoitises. Mais au-delà de cet aspect purement spéculatif sur un patrimoine forestier à haute valeur foncière, beaucoup d'observateurs de la scène politique à Oran voient dans cette «affaire» de la forêt de Canastel, «l'expression d'une lutte entre cercles d'intérêt opposés. Une affaire qui cache mal des jeux de manipulation à la veille d'un rendez-vous électoral dans lequel plusieurs formations politiques iront en rangs dispersés».