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Le phénomène inquiète les riverains : Les malades mentaux envahissent la ville

par J. Boukraâ

Les habitants de la ville d'Oran assistent ces derniers jours à une grande prolifération de malades mentaux au niveau de la majorité des quartiers. Certes, le phénomène n'est pas nouveau, mais il devient inquiétant surtout que la majorité de ces aliénés mentaux s'attaquent aux passants et notamment aux femmes. Certains d'entre eux sont munis de pierres, bâtons et d'autres objets dangereux.

En effet, mardi dernier, un homme âgé de près de 26 ans a été mortellement poignardé par un malade mental à Aïn El-Beïda. La victime a été évacuée vers le service des UMC dans un état critique où elle a succombé à ses blessures peu de temps après son admission. La dépouille mortelle a été évacuée vers la morgue de l'établissement 1er Novembre.

Selon les services concernés, la plupart des malades mentaux qui sillonnent les rues d'Oran sont originaires d'autres wilayas. La région Ouest ne compte qu'une seule structure de prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiatriques, il s'agit de l'EHS de psychiatrie de Sidi Chami, alors que les spécialistes affirment que dix nouveaux cas de troubles mentaux sont enregistrés quotidiennement au niveau des dispensaires d'hygiène mentale d'Oran et au niveau du service de psychiatrie du CHU d'Oran (pavillon 35), sans compter les cas pris en charge au niveau des cliniques privées. La majorité des cas sont traités en ambulatoires, les autres sont pris en charge au niveau de l'EHS de psychiatrie de Sidi Chami. D'autre part, avec ses trois services, d'une capacité totale de 470 lits, dont 50% sont occupés de façon permanente, l'établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie de Sidi Chami ne parvient plus à répondre à une demande croissante en matière de prise en charge de la santé mentale. «Il y a des malades qui sont au niveau de l'établissement depuis plus de 20 ans, il s'agit notamment des cas sociaux et des étrangers abandonnés par leurs familles», affirme une source de cet EHS, avant d'ajouter que «l'établissement est saturé. Il nous arrive de ne pas trouver de place pour des cas d'urgence». Cette situation a fait qu'un important nombre de malades mentaux errent dans les rues de la ville d'Oran, avec tous les dangers qu'ils représentent pour eux-mêmes et pour les autres. En effet, la prise en charge des malades mentaux pose plus que jamais un grand problème. Elle est confrontée notamment à l'insuffisance de structures et de personnels.