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Lutte contre l'informel, hygiène, chantiers du BTPH? : Passer à la vitesse supérieure

par Houari Saaïdia

Non satisfait de la cadence avec laquelle se déroule l'opération de réhabilitation de l'hygiène de la ville et d'éradication du commerce informel, le chef de l'Exécutif de wilaya, Abdelmalek Boudiaf, a vertement blâmé, lundi soir, les chefs de daïra, en leur qualité de «chefs de comités techniques», lesquels sont les premiers comptables des résultats relatifs à cette instruction gouvernementale, chacun dans sa circonscription.

« Vous êtes tenus par un devoir de résultat. Je vous accorde un délai ferme de dix jours. Après, vous allez me rendre des comptes, un par un, sur la mission qui vous a été confiée, point par point. Et croyez-moi, des sanctions vont tomber instantanément?», a prévenu le wali, lors du briefing de l'exécutif. «A ce rythme-là, la campagne d'assainissement va traîner. Il serait regrettable, honteux même, qu'Oran qui s'est mise à l'œuvre, d'elle-même, dans le rétablissement de son environnement, il y a deux ans, soit devancée à l'arrivée par des wilayas qui n'ont commencé à se rattraper que la veille. Encore une fois, je vous rappelle que vous avez un ultimatum sous dizaine pour nettoyer les communes de vos daïras respectives», a renchéri le wali.

Le rythme d'exécution, jugé «faible et en deçà des attentes» par le wali, concerne les trois axes, tous ensemble, de l'opération de réhabilitation du cadre de vie «extérieur»: le nettoyage, la lutte contre le commerce informel et la mise en conformité des chantiers BTPH. Ce qui a été sujet à critique, lors de la présentation d'un point de situation pour chaque daïra, c'est surtout le dispositif mis en marche par les différentes collectivités pour résorber les points noirs, notamment en ce qui concerne le squat de la voie publique et l'imposition d'une discipline environnementale aux chantiers de BTPH. A la question de savoir pourquoi les opérations «anti-informel» se font suivant un calendrier très étalé et avec un mécanisme appesanti, le chef de l'Exécutif a eu comme réponse toute prête, selon laquelle «l'impératif de préserver l'ordre public constituait une ligne rouge et, par conséquent, dans bien de cas, un frein au processus.» Plusieurs chefs de daïra qui se sont succédé au microphone ont souligné, en termes à peine voilés, que les services de sécurité les ralentissaient dans leur élan avec leurs «réflexes lourds et excessivement appréhensifs». Le chef de daïra d'Oran a cité l'exemple d'une opération d'éradication des points noirs du commerce informel (de matériaux de construction, pour la plupart) qui pullulent à Haï Bouamama, «reportée à maintes reprises du fait que la gendarmerie a exigé des réquisitions» pour le déploiement d'un dispositif pour la circonstance. De quoi susciter une vive réplique du wali, qui a séance tenante ordonné au chef de cabinet de transmettre illico presto des réquisitions, en vue d'une intervention coup-de-poing à El-Hassi, au chef du groupement de la gendarmerie nationale de la wilaya. «Vous êtes les chefs de comités techniques. Vous êtes les commandants de bord; vous avez pleins pouvoirs pour guider vos troupes. Etes-vous conscients de cette opportunité, c'est le président de la République, c'est le chef du gouvernement aussi, qui vous disent: «Il faut assainir le paysage»; ordonnera le wali à l'ensemble des responsables impliqués dans ce processus, les chefs de daïra, les SG et maires de communes, les directeurs exécutants (DLEP, DUC, OPGI, DTP, etc.). Dans le même contexte, le wali a indiqué qu'il devait convoquer le conseil de sécurité de wilaya dans la journée d'hier.