Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Plaidoyer pour la Mosquée d'Alger

par M. Aziza

Le directeur de l'agence chargée de la réalisation de la Mosquée d'Alger, Mohamed Lakhdar Alaoui, a fait, hier, une mise au point devant la série de critiques rapportées par des médias, au sujet de la réalisation de «Djamaa El Djazaïr».

Le chef de l'agence a tenté, lors de son intervention au forum d'El Moudjahid, de lever toutes les équivoques concernant le projet, pour mettre un terme aux « critiques infondées» et au tapage médiatique « virulent » sur le projet. Défendant le projet, le conférencier s'est attardé sur chaque point pour répondre à toutes les questions posées, du choix du terrain au risque sismique, du choix de l'entreprise à la main-d'œuvre algérienne dans le projet. Il a répondu à la pétition qui circulait sur le Net, en faveur d'un arrêt de la construction de la Mosquée d'Alger. Si les signataires de ladite pétition ont estimé que la construction de la Grande Mosquée dont le coût avoisine les 20 milliards de dollars n'est pas une nécessité nationale comme les autres infrastructures et investissements nécessaires, le directeur de l'agence estime pour sa part que ce projet est d'un grand intérêt national. Il a précisé que cette mosquée n'est pas uniquement une salle de prière. «Nous avons 15 000 salles de prières et 3 500 en cours de réalisation» a-t-il souligné en précisant que le projet en question est en fait un monument qui se veut durable et qui répond à plusieurs objectifs, culturel, religieux, touristique et scientifique.

Pour Mohamed Lakhdar Alaoui cette pétition montre que le projet est d'un grand intérêt puisqu'il a suscité une telle réaction. «Tous les projets de grand intérêt attirent l'attention des médias, de la société civile, des experts, et c'est une bonne chose», estime-t-il en précisant que dans toutes les villes du monde, des monuments religieux sont érigés au cœur de leur grande capitale. Le conférencier a cité le cas de la France, de l'Allemagne, Moscou où des grandes cathédrales sont implantées au cœur des capitales, idem pour les pays arabes et musulmans. Pour marquer l'intérêt de cette mosquée, Mohamed Alaoui est revenu à l'histoire de la colonisation française. «La première chose faite par le colonisateur français en 1830 était la conversion de Djamaa Ketchaoua en une cathédrale, le colonisateur de l'époque a mis le feu à 1 million de livres religieux et scientifiques, qui étaient dans la bibliothèques de cette mosquée à l'époque, et 4000 Algérois qui ont tenté de protéger la mosquée ont été massacrés sur place» a-t-il raconté en ajoutant que «deux ans plus tard, les Français ont célébré la Noël à Djamaa Ketchaoua, selon les historiens qui ont toujours démontré que les monuments culturels et religieux sont d'une grande importance partout dans le monde».

Aux experts qui ont avancé le risque sismique et l'inadaptation du sol pour ce genre de projet, le chef de l'agence a expliqué, dans les détails, que le projet a été bien étudié et ne représente aucun risque. Il décortique en soulignant que sur les 10 sites proposés et examinés par plusieurs experts, architectes, ingénieurs et cadres algériens, le site de Mohammedia s'est avéré le plus approprié à ce genre de projet. Il a été recommandé seulement, chose qu'on adopte depuis 20 ans, le respect du système d'isolation à la base. Il précise encore qu'une étude de sismicité qui devait se faire dans la zone a été faite sur le site lui-même. Et d'ajouter qu'une étude géotechnique a été réalisée par un groupement de laboratoires (LNHC, LCTP) selon un cahier des charges très détaillé. Les résultats ont été vérifiés et exploités par le maître de l'œuvre et CGS. Les résultats sont positifs, selon l'étude, précise le conférencier. Il souligne «l'absence de faille à proximité du site, le sol est ferme de classe S2 (selon le langage des spécialistes) et aucun risque de liquéfaction n'a été signalé». Le conférencier a invité tous les experts qui veulent consulter le projet à se présenter à l'agence pour vérifier et consulter le dossier au complet du projet.

Pour ce qui est du choix de l'entreprise, le chef de l'agence a affirmé qu'il existe des instances internationales qui elles-mêmes jugent les capacités des entreprises internationales. Il poursuit : « nous avons choisi cette entreprise parce qu'elle répond aux critères que nous avons fixés, notamment pour sa capacité financière et technique». Le conférencier précise que cette entreprise chinoise a un siècle d'existence, elle a une capacité financière de 100 milliards de dollars, elle est présente dans 162 pays, elle a réalisé des tours de 200 mètres. «Et si jamais elle ne respecte pas les clauses du cahier des charges, il y a la loi devant ! » a-t-il averti. Pour la main-d'œuvre, le conférencier a précisé que le projet devrait créer 17.000 postes d'emploi dont 10.000 pour les ingénieurs, architectes, ouvriers et étudiants algériens.

Le conférencier a tenu à préciser que cette grande mosquée a été nommée par décret « Djamaa El Djazaïr» en soulignant qu'El Djazaïr n'est pas uniquement Alger, mais c'est la mosquée de toute l'Algérie. Il précise que selon les données, le projet est déjà dans les délais, il sera fin prêt dans 3 ans.