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Les promesses seront-elles tenues ?

par Yazid Alilat

C'est la rentrée ! Cette fois-ci, elle est bien là. Les sorties des ministres du nouveau gouvernement sur le terrain, avec un Youcef Yousfi samedi à Biskra et Batna pour rassurer les populations de ces régions que l'été 2013 sera plus «cool» que celui passé avec des coupures d'électricité de plusieurs jours, ou Cherif Rahmani pour relooker le secteur à très forte valeur ajoutée de la sous-traitance industrielle, un secteur qui fait vivre des milliers de familles et assure la croissance de l'industrie mécanique notamment. La rentrée universitaire approche et la rentrée scolaire a démarré. Les ministres des Transports Amar Tou et des Travaux publics Amar Ghoul ont chacun fait une réapparition remarquée : le premier en visitant le salon national des transports et en donnant une conférence sur le développement humain en Algérie depuis l'Indépendance, le second en annonçant des projets autoroutiers pour désengorger la capitale. Donc, c'est bien la rentrée sociale, et pour s'en convaincre, il n'y a qu'à voir le registre des doléances de syndicats et personnels de la fonction publique qui attendent d'être prises en charge. Bref, tout le monde s'est remis au travail, l'intermède du nouveau gouvernement étant refermé avec la sortie sur le terrain des ministres de la République. Sauf que, si dans le secteur de l'Enseignement supérieur, il y aura immanquablement le traditionnel cafouillage avec l'arrivée de 250.000 nouveaux bacheliers qu'il faut loger, transporter et nourrir, dans celui de l'Energie les chantiers sont immenses.

Au moins pour que les désagréments induits par les coupures d'électricité et l'état d'abandon vécu par les Algériens, et particulièrement les gens du sud au plus fort d'un Ramadhan particulièrement caniculaire, ne se répètent pas cette année. D'ores et déjà, le PM a du pain sur la planche pour que l'été 2013 ne soit pas comme celui qu'ont vécu des millions d'Algériens. Il faut juste rappeler ici qu'au mois de juillet 2011, le P-DG de Sonelgaz, Nouredine Bouterfa, et quelque temps après le ministre de l'Energie, avaient tous deux assuré aux Algériens que l'été 2012 ne connaîtrait pas de délestages, ni coupures de courant.

En fait, l'été 2012 a été pire que 2011. La balle est dans le camp de M. Sellal pour que les promesses faites par les plus hauts responsables de l'Etat soient tenues. Quel qu'en soit le prix, sinon, pourquoi a-t-on un salaire de responsable payé par le contribuable ? En fait, il est plus que vital, en prévision des prochaines élections locales, pour une durable paix sociale et une relance des activités économiques que les actions du gouvernement soient claires, transparentes et annonciatrices d'un vrai changement. L'exemple des pannes de courant durant l'été dernier, un comble pour un pays exportateur net d'hydrocarbures et assoupi sur un matelas de devises de plus de 186 milliards de dollars, les pénuries récurrentes de produits alimentaires et l'anarchie qui règne dans le système commercial, doivent ainsi montrer au nouveau PM la voie à suivre, et ne pas se tromper de programme.

Et, surtout, faire en sorte que cette rentrée sociale 2012 soit radicalement différente des autres: montrer qu'il y a un vrai «gouvernement» qui a à son agenda les préoccupations majeures des Algériens. Rien de plus, rien de moins. Le feu vert donné par le président Bouteflika à M. Sellal pour qu'il puisse réunir son gouvernement est un encouragement.