Les pays d'Afrique de l'Ouest demandent «plus de cohérence politique et
militaire» avec Bamako avant toute intervention militaire pour reconquérir le
Nord-Mali, tombé depuis mars aux mains de groupes islamistes armés. «Il est
évident que le succès d'une intervention de la Cédéao au Mali nécessite qu'il y
ait une certaine cohérence et sur le plan politique et sur le plan militaire
entre la Cédéao et les autorités de Bamako», a déclaré à Ouagadougou le
président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest (Cédéao), Kadré Désiré Ouédraogo. «Je pense qu'il faut que les
choses soient claires pour que nous puissions avoir une garantie de succès», a
insisté M. Ouédraogo à la sortie d'un long entretien avec le chef de l'Etat
burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne. Le président par
intérim du Mali, Dioncounda Traoré, a officiellement saisi début septembre la
Cédéao d'une demande d'aide afin que le Mali recouvre son intégrité
territoriale, mais la junte qui a chassé en mars le président Amadou Toumani
Touré du pouvoir s'oppose au déploiement de troupes africaines à Bamako. «Nous
demandons également une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et
il est évident que nous ne pouvons pas obtenir une résolution si nous ne
précisons pas, si nous ne clarifions pas toutes les positions et c'est à ce
travail que les chefs d'état-major se sont consacrés à Abidjan», a-t-il
poursuivi. Les chefs d'état-major de la Cédéao se réunissaient depuis vendredi
à Abidjan, avant une réunion extraordinaire des ministres des Affaires
étrangères et de la Défense prévue lundi à Abidjan sur la question malienne. Le
Conseil de sécurité des Nations unies a demandé davantage de précisions avant
d'autoriser tout déploiement au Mali. «Il est évident que nous irons au Conseil
de sécurité lorsque toutes les conditions seront réunies pour entraîner avec
nous et nos partenaires et l'ensemble de la communauté internationale», a
indiqué M. Ouédraogo. Il a souligné le besoin de «consensus non seulement au
sein de la Cédéao, mais aussi au sein de l'Union africaine».
La Cédéao prépare depuis plusieurs mois le déploiement au Mali de 3.300
soldats, force dont les contours demeurent flous.