L'état général du véhicule, l'équipement et la signalisation tiennent une
place prépondérante en matière de sécurité routière. Et toute défiance peut
conduire à l'interdiction de circulation par les services concernés. Sur le
terrain, la réalité est tout autre. Certains véhicules sans rétroviseur,
d'autres sans système de freinage adéquat, dépourvus de feux, continuent de
circuler en toute quiétude. Présentant un grand danger, ces voitures sont à
l'origine de beaucoup d'accidents de la route. A Oran, nombreux sont les
voitures qui sont dans un état lamentable est qui circulent un peu partout,
pourtant tous les véhicules sont censés passer au contrôle technique. Ces
véhicules sont en réalité des corbillards qui sèment la mort dans leur sillage.
Selon les services de la prévention routière, les anciens véhicules sont à
l'origine de nombreux accidents de la circulation vu la vétusté de leurs
équipements. La réglementation qui régit actuellement le secteur serait-elle
devenue obsolète au point où un contrôle technique est devenu une simple
formalité qui ne fait pas obligation à ceux qui s'y soumettent de rendre
conforme leur véhicule aux normes de sécurité en vigueur. Selon des sources autorisées,
plus de 3.000 véhicules interdits de circulation par les services du contrôle
technique circulent toujours à Oran.
Dépassant les 30 ans d'âge, des ambulances, des bus et des poids lourds
ont été interdits de circuler en raison du danger qu'ils présentent pour les
piétons, les autres automobilistes et pour l'environnement. Les automobilistes
sont les premières victimes de ces véhicules. «Dépourvues de feu de
signalisation, ces voitures présentent un grand danger lorsqu'il y a manœuvre
(marche arrière, freinage ou lorsqu'elles tournent)», dira un taxieur.
L'infraction à la législation ne date pas d'aujourd'hui et il suffit d'un
simple contrôle des véhicules sur les routes pour découvrir mille et une tares.
Bien que l'Algérie soit l'un des pays les plus sévères en matière de contrôle
technique (en France, par exemple, le contrôle technique d'un véhicule se fait
tous les six ans. En Algérie, le contrôle se fait tous les deux ans pour les
véhicules neufs et tous les six mois pour les utilitaires), les résultats sont
en deçà des espérances. Aussi le directeur général de l'entreprise nationale du
contrôle technique automobile a annoncé récemment une probable réduction de la
périodicité de contrôle. Durant le premier semestre de cette année, plus de
2.000 véhicules ont été interdits de circulation à Oran après leur examen par
les services du contrôle technique. Les camions de transport de marchandises
viennent en tête de liste avec 775 camions retirés de la circulation ; viennent
ensuite 1.277 véhicules de particuliers, 45 bus de transport en commun et 36
taxis. Tous les véhicules sont censés passer au contrôle technique. Dans le
cadre des opérations de contrôle visant à rajeunir le parc automobile national
et renforcer le contrôle technique pour limiter au maximum les accidents de la
route, pas moins de 190.000 véhicules ne répondant pas aux normes ont été
recensés et mis en demeure depuis 2003 à Oran. Lorsque cela ne nécessitait pas
l'immobilisation immédiate du véhicule, les propriétaires desdites voitures ont
bénéficié d'un délai variant entre 15 et 30 jours pour réparer des défaillances
techniques. Le contrôle technique automobile est devenu obligatoire depuis
2003. Les contrevenants risquent toutefois de lourdes sanctions, à commencer
par des amendes pouvant aller de 20.000 à 50.000 dinars et quelquefois à des
peines d'emprisonnement d'une durée de 2 à 6 mois.