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Pour le médiateur international sur la Syrie, le diplomate algérien
Lakhdar Brahimi, les choses sérieuses commencent ce jeudi à Damas où il doit se
rendre pour rencontrer des dirigeants syriens, dont le président Bachar Al
Assad et des représentants de l'opposition et la société civile. Auparavant,
hier au Caire, M. Brahimi avait participé à la réunion du conseil de la Ligue
arabe tenue au niveau des délégués permanents pour discuter des solutions à
mettre en oeuvre pour résoudre la crise syrienne. Lakhdar Brahimi devait
informer les délégués arabes de sa vision sur sa nouvelle mission en Syrie
qu'il assume en remplacement de l'ancien émissaire Kofi Annan, et sa vision
pour le règlement de la crise syrienne. Il a également discuté longuement au
Caire avec le Premier ministre et ministre qatari des Affaires étrangères,
Hamad Ben Jassem, mais surtout président de la commission ministérielle arabe
sur la Syrie. Au menu de cet entretien, les moyens à mettre en oeuvre pour
mettre autour de la même table gouvernement et opposition, Doha avec Ryadh
étant un puissant soutien de l'opposition qu'ils arment et financent. Après
l'escale cairote où il a pris acte également de la réunion du groupe de contact
sur la Syrie (Egypte, Iran, Jordanie et Turquie), M. Brahimi doit se rendre ce
jeudi à Damas où l'attend une longue journée. Sur place, il devra longuement
discuter vendredi avec le président et de hauts responsables syriens de la
situation et de leurs propositions pour arrêter les violences dans le pays. Le
nouvel émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe, aura également des
entretiens avec de «hauts responsables de l'opposition ainsi que des
représentants de la société civile», a-t-il ajouté. M. Brahimi, qui avait jugé
sa mission «extrêmement difficile», devrait arriver à Damas ce jeudi, selon des
diplomates onusiens. Lundi, il avait averti qu'il se rendrait dans la capitale
syrienne pour cette mission «extrêmement difficile», pour laquelle «il ne faut pas
espérer de miracles». «Nous pouvons être frustrés et troublés face à
l'incapacité de traiter la situation en Syrie (...) nous ne devons toutefois
pas être exagérément pessimistes sur la force et l'engagement de la communauté
internationale, en particulier des organisations internationales», a de son
côté estimé le Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki moon.
Par ailleurs, un responsable au ministère russe des Affaires étrangères s'est dit craindre, «compte tenu des divisions de l'opposition et des armes qui parviennent aux rebelles, le risque d'une somatisation de la Syrie, si jamais le régime tombait brutalement demain». Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, «il faut tout faire pour éviter cette désagrégation d'un état centralisé, et son éclatement entre communautés, qui se retrancheraient dans leurs bastions pour se défendre». Estimant grandes les possibilités d'une longue guerre civile si rien n'est fait pour résoudre la crise syrienne, Bogdanov affirme en outre que Bachar Al Assad «jouit d'un soutien important de la population. Ce soutien n'est pas motivé par l'amour des Syriens envers Bachar Al-Assad, mais plutôt par la crainte de ceux qui lui succéderaient. Se pose alors la question à laquelle personne en Occident n'est capable de répondre : quel pouvoir après Assad ?» Les cas de la Libye, de l'Irak et dans une moindre mesure de l'Egypte sont autant d'exemples pour éviter que les communautés religieuses en Syrie ne s'entredéchirent. Et feraient voler en éclats l'unité de la Syrie, comme c'est le cas actuellement de l'Irak. Dans le pays, les forces gouvernementales avaient pilonné hier les bastions de l'opposition, notamment à Alep, où les combats et les bombardements font rage depuis plus d'un mois et demi. Ainsi, de violents affrontements ont éclaté à l'aube près de l'aéroport d'Alep, qui fonctionne toujours normalement, et plusieurs quartiers rebelles ont été bombardés par l'armée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ailleurs dans le pays, des combats violents étaient signalés dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans le sud de Damas, et dans les provinces de Deir Ezzor, de Hama et d'Idleb. |
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