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Il est inutile de savoir prédire, pour dire, que chaque jour à venir, il faudra creuser douze tombes en plus, pour y enfouir des corps entiers, estropiés ou broyés, puis voir nos hôpitaux déjà malades , ployés ou noyés, s’encombrer d’un supplément d’au moins une centaine de blessés ; des dégâts humains superflus qui augmentent d’année en année, car l’homme est devenu machine à tuer sur nos routes. Mourir dans un accident de la circulation est un risque permanent pour les automobilistes et autres usagers de la voie publique. Vraiment pas drôle d’être laminé par une tôle.
Les accidents de la route sur cette planète d’environ 195 pays, tuent chaque année, environ 1,3 million de personnes et font de 20 à 50 millions de blessés, selon l’O.M.S. Pour avoir une idée du quota raflé par l’Algérie, les statistiques fournies par notre ministère des Transports, annoncent en moyenne, 40 000 accidents de la circulation routière par an, entraînant plus de 4 000 morts et 60 000 blessés. Par ailleurs, l’APS a indiqué ces jours ci, que le Centre National de Prévention et de Sécurité Routières (CNPSR), a établi son bilan pour les sept premiers mois de l’année 2012 et enregistre ainsi, une moyenne de 12 morts et 185 blessés par jour. Comparativement à la même période de l’année 2011, les accidents mortels ont augmenté de 2,78%, alors que les accidents corporels ont progressé de 3,66%.Une parenthèse pour la digression : le CNPSR, un établissement public dont une flopée de missions consiste entre autre en l’organisation, l’éducation, l’enseignement, la recherche, la prévention, la sensibilisation, la promotion et tutti quanti , de tout ce qui a trait à la sécurité routière, ce centre donc, ne dispose que d’un pauvre site *bilingue (arabe et français) qui nécessite un gros lifting. Parenthèse fermée. Pour la comparaison , avec un taux de motorisation supérieur à celui de l’Algérie, nos voisins tunisiens ont enregistré un millier et demi de morts durant l’année 2011.Relevons néanmoins , que pour toute comparaison , il faut garder à l’ esprit , des différences telles que la taille du pays, la densité et la qualité du réseau routier, la composition du parc , la densité du trafic ,le comportement des usagers… Tout un chacun peut estimer aussi, le nombre de familles éplorées, endeuillées, plongées dans le désarroi, chaque jour, chaque année. Quelle honte si l’on s’accommode de comptes ! Vraiment insensé de trépasser sur la chaussée ou dans un fossé. Il semble moins aisé par contre, d’évaluer le nombre d’handicapés à vie, d’orphelins, de veuves, de dégâts psychologiques et autres retombées qui en résultent. Car il est insupportable de tuer un enfant sortant de son école. Insupportable que les nôtres doivent vivre le restant de leurs jours rivés à des chaises. Les accidents de la route en Algérie tuent donc, plus que tout autre fléau ou maladie. Le nombre élevé d’accidents est dû surtout au non respect des principes élémentaires du code de la route, dont l’excès de vitesse en première position, qu’à l’état du réseau routier. La vitesse et les tombes, sans cesse l’hécatombe. Quelle stupidité un homme amputé, un bambin rendu orphelin ! Des gens de tout âge et particulièrement les plus jeunes, plongeant dans un bain d’inconscience, s’imaginent que la puissance de leur machine est la leur, et s’identifient à la force et à la « beauté » d’un bolide ; des pressés, stressés qui évacuent leurs frustrations, se croyant protégés à l’intérieur d’une caisse métallique. Dans ce sens, les auteurs d’une étude menée en Europe, ont dégagé les facteurs psychologiques de la prise de risque .La tension vers un objectif qui est alors source de précipitation, ou vers deux objectifs qui devient source d’indécision sont les deux premiers facteurs de ce terrorisme routier. La recherche d’une excitation ou de son propre dépassement, le besoin de valorisation de soi à ses propres yeux et aux yeux d’autrui, la libération de l’agressivité à l’égard des autres et de soi même et le besoin de compétition sont les autres facteurs de risque. Le jeu de la mort est muet lorsqu’on a les mains, parfois une seule, sur le volant et le pied sur le champignon. Et puis quand le drame survient, ce sont toujours les autres qui en sont responsables. Ou bien, c’est Allah Ghaleb, alors que Dieu qui ne conduit pas à notre place, nous dote, non pas de pattes, mais de mains et de pieds gouvernés par des neurones. Pourquoi cet empressement du conducteur à vouloir glaner quelques minutes de son temps, en enfonçant l’ accélérateur , risquant ainsi d’abréger sa vie, et quittant ceux qui l’aiment, qu’il aime et qui ont besoin de lui ? Vraiment macabre de finir plaqué contre un tronc d’arbre, désolant d’être guidé par un volant. Quant aux dégâts matériels, ils engendrent également et sans aucun doute d’énormes pertes économiques et financières, auxquelles il faudra ajouter celles occasionnées pour la mobilisation complémentaire des services de sécurité, de la Protection civile, des services de Santé, de la Justice et d’autres structures qui ont tous, d’autres chats à fouetter. A cet effet, il y a un an déjà, le secrétaire général du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur avait indiqué que les accidents de la route dans les pays arabes engendraient annuellement des pertes financières estimées à plus de 25 milliards de dollars. Sachant le nombre de pays arabes et notre place dans le podium des frères, nous pouvons faire un petit calcul approximatif de profanes, puis convertir en Dinars, puis en centimes, juste pour avoir une idée du nombre de zéros à droite du chiffre significatif. Ça doit faire beaucoup plus que beaucoup. Que faire alors ? Mieux Sensibiliser puis réprimer ? Revoir la législation ? Améliorer le réseau routier et le parc auto ? Renforcer logistique et moyens ? Oui, probablement tout à la fois. Car la sensibilisation tous azimuts peut juguler ce fléau. Oui, appliquée sans discrimination, la répression est un élément de la solution. Avec une réglementation qui ne soit pas à géométrie variable, il faudra pulvériser l’exubérance de l’indiscipline quasi généralisée déclenchant la déroute sur nos routes. Pénale ou pécuniaire, la sanction est nécessaire. L’incivisme s’estompe si on pioche dans les poches. Un bon pactole en faveur du Trésor. Car c’est ainsi que ça se passe sous d’autres cieux. Vraiment malheureux de « crever » sous un pneu. Quelle détresse que de périr sous l’ivresse de la vitesse ! Néanmoins, la réponse aux questions posées ci-dessus nécessite études, évaluation et analyse des données relatives à cette calamité. Autrement dit, on parle actuellement de gouvernance. A cet effet, il va falloir des pilotes dans la voiture Algérie. Afin que le papa gâteau soit contraint à mieux contrôler son chérubin et ses clefs, la voiture n’étant ni un jeu ni un joujou, que les chauffards soient redressés, car ils ignorent peut être que leurs moutards peuvent faire aussi les frais d’un malheureux imprévu. Que les piétons respectent eux aussi la signalisation. On ne traverse pas une chaussée n’importe où, n’importe comment. On ne délaisse pas le trottoir parfois vide en s’appropriant la chaussée et narguant conducteurs et engins, bien que par endroits, ces espaces publics normalement exclusifs aux piétons sont accaparés par des étalages anarchiques de commerces formels et informels, et parfois de voitures aussi. L ‘inversion des fonctions. Quelle pagaille ! Il n’est donc pas besoin de prédire, pour dire, que chaque jour à venir, il faudra creuser une douzaine de tombes supplémentaires, puis voir nos hôpitaux encombrés de centaines de blessés, supplémentaires aussi. Le compte est fait, les jeux ne sont pas bons. En somme, bien conduire et bien se conduire, sinon périr ou du moins souffrir. Ou faire souffrir. Il y a le choix, il est unique ; il n’y a pas d’embarras. Car vraiment pas beau un homme transmuté en robot, pas du tout cocasse de finir sous une carcasse. Quelle mélasse ! * http://www.cnpsr.org.dz/Fr/presentation.htm |
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