La dette des deux milliards contractée par Abdelillah et Kalaidji semble
être la pomme de discorde à l'origine de la crise au Mouloudia d'Oran. C'est du
moins ce qui ressort de la conférence de presse tenue hier par Youcef Djebbari,
en présence de Salem Fodil, président du comité des supporters, au siège de son
entreprise et qui a fait une rétrospective depuis son installation à la tête du
club à ce jour. «J'ai réussi une mission difficile en sauvant le club d'une
relégation quasi certaine. Ensuite, j'ai remis l'équipe sur orbite en prenant
en charge tout seul l'opération recrutement qui m'a coûté cinq milliards de
centimes pour être destitué ensuite d'une manière non réglementaire.
Pensez-vous que cette situation arrange les affaires du MCO à la veille du
début du championnat ?», commença par dire Djebbari.
Continuant son intervention, le président du CSA estime que «Abdelillah
et Kalaidji n'ont pas respecté la réglementation et ont induit en erreur
l'opinion publique en mettant le MCO dans une situation embarrassante. Lors du
conseil d'administration de la SSPA/MCO du 16 juin 2012, ma proposition d'un
mandat de quatre années à la tête du SSPA a été acceptée, le PV faisant foi, à
la seule condition imposée par les membres que j'honore mes engagements envers
les créanciers de la société, et en priorité les joueurs détenteurs de chèques,
ceux de Belhadj Ahmed (Baba) et ceux des fournisseurs. Quelques jours plus
tard, on tient une réunion en mon absence pour me destituer de mon poste de PDG
de la société en se référant, disent-ils, à l'article 17. D'abord, les cinq
conditions dudit article n'ont pas été respectées. A titre d'exemple,
conformément aux statuts, la réunion ne s'est pas tenue au siège de la société.
Ce n'est pas le PDG qui a provoqué ladite réunion. Le notaire a été induit en
erreur par Abdelillah et Kalaidji qui n'ont pas jugé utile de le mettre au
courant du PV du 16 juin. Je me suis engagé à honorer les dettes sur une
période de quatre ans et non en dix jours. Ceci pour vous dire que le seul but
de ces deux personnes est de retirer les deux milliards de centimes pour
rembourser Baba. Je vous fais savoir qu'il y a une quinzaine de chèques qui
circulent et tous signés par Abdelillah et Kalaidji. Aussi, je n'ai aucun écrit
officiel justifiant les dettes évoquées. Maintenant, qu'ils prennent leurs
responsabilités du fait qu'ils ont mis le club dans une situation périlleuse à
la veille du début de la compétition. Comment un actionnaire avec 50 millions
de centimes peut-il prétendre prendre les destinées d'une équipe de la dimension
du MCO ? A présent, je compte sur la bonne foi des joueurs. Certes, il y a un
conflit au niveau de la SSPA et sa résolution n'est qu'une question de temps
car tout le monde sera régularisé», affirmera Djebbari qui a exhibé une copie
émanant du chef d'agence d'Arab Bank qui demande à Djebbari «de remplacer
Kalaidji pour manque de respect à l'intérieur de notre établissement en
prononçant des mots vulgaires», lit-on sur cette copie. «Malgré ça, j'ai
étouffé l'affaire et voilà maintenant la récompense», conclura Djebbari. A
noter que Mohamed El Morro, DG de la SSPA/ASMO, est consultant au sein de la
société du MCO comme stipulé par convention et confirmé par Djebbari.