Dès les premières
heures d'ouverture de la mairie, le service de l'état civil est pris d'assaut
par des milliers de citoyens, qui tentent tant bien que mal et au prix de
longues suées de prendre place devant le premier guichet. De longues files
d'attente se forment, débordant parfois devant le siège de la mairie, et c'est
le «pousse-toi que je m'y mette à ta place». Pour la poignée d'agents chargés
de ce service, pas plus d'une dizaine, recrutés dans le cadre du filet social
et sans aucune expérience, surtout en ce qui concerne la recherche et la
classification des registres de l'état civil, c'est le début d'un long
calvaire. L'on a appris que depuis le début de ce mois, marqué par la rentrée
des classes, qui coïncide avec la tenue des examens et concours ouverts à
travers le territoire national, ce sont pas moins de 2.500 actes de naissance
(de type D) et 3.000 fiches familiales qui sont délivrés aux citoyens
quotidiennement par les agents de ce service. Il faut rappeler que l'usager est
tenu de ramener avec lui un ancien acte de naissance pour se faire délivrer une
pièce récente. Et pour cause, les 900 registres de l'état civil portant les
actes de naissance, de décès et de mariage, déposés au centre culturel communal
sur décision du maire de la ville, avaient été emportés par les flots lors des
inondations du mois d'octobre de l'année écoulée.
Qu'ils soient
usagers ou agents de l'état civil, la situation dans laquelle ils se débattent
tous est la même. Une ruche dans laquelle chacun essaye de trouver sa place,
dans un charivari indescriptible. Deux officiers d'état civil seulement sont
chargés d'estampiller cette masse de documents administratifs et de porter
leurs griffes et signatures respectives.