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La Tunisie, première en Afrique en matière de contenu, d'usage et d'impact du Web

par Yazid Ferhat

La World Wide Web Foundation vient de publier les résultats de son premier Web Index pour l'année 2012 sur l'usage et l'impact du web. Cet indice, réputé le plus fiable au monde n'a pas audité l'Algérie, mais a classé la Tunisie à la 30e place mondiale et la première au niveau africain, alors que le Maroc occupe la 10ème en Afrique et la 50ème place mondiale.

Les résultats du Web Index 2012, publiés par Word Wide Web Foundation placent sans surprise les pays de l'OCDE en tête du classement mondial en matière d'usage et d'impact du Web. La Suède mène le bal, suivie des Etats-Unis d'Amérique et du Royaume Uni. En bas du classement, on retrouve le Yémen, devancé par le Zimbabwe et le Burkina Faso. Le Web Index vise à mesurer l'état et la valeur du Web, en mettant la lumière sur l'impact de cette technologie sur les personnes et les nations. L'étude évalue l'impact politique, économique et social du web, des infrastructures et outils de communication, et de la qualité globale des contenus accessibles. Elle couvre 61 pays dans le monde entier et se compose de 85 indicateurs sous-jacents. L'Index s'est basé sur des données primaires, provenant d'une évaluation par des experts des données d'enquête réalisée par un questionnaire, ainsi que sur des données secondaires provenant de bases de données officielles. «En mettant un coup de projecteur sur les barrières contre le web pour tous, l'Index est un outil puissant pour permettre aux individus, aux gouvernements et aux organisations d'améliorer leurs sociétés», estime Tim Berners-Lee, président du World wide web consortium.

La Tunisie, première au niveau africain et 30ème au niveau mondial

La Tunisie occupe une place honorable dans ce classement où l'Algérie n'est pas prise en compte. Elle est la première au niveau africain et la 30ème au niveau mondial (position médiane). Alors qu'elle a reculé en termes d'infrastructures institutionnelles de communications, au cours des cinq dernières années, la Tunisie a fait d'importants progrès dans l'amélioration de l'accès et de la quantité du contenu Web. En 2007, seulement 17% de la population tunisienne utilisait le Web. Aujourd'hui ce chiffre est passé à 39%, relève l'étude. La Tunisie occupe la première place au niveau africain grâce notamment à l'indicateur sur l'impact social du web, le contenu web, et l'usage du web, notamment en matière d'accessibilité pour certaines catégories de populations (les personnes âgées, les personnes handicapées et les personnes ayant un faible niveau d'alphabétisation). L'Afrique du Sud occupe la deuxième place au niveau régional, suivie de l'Egypte (3ème) et des Iles Maurice (4ème). Le Kenya prend la première place en termes de retombées économiques du Web, mais il occupe la 5e place dans la région dans son ensemble. Le Maroc, quant à lui, bien que 10ème au classement régional, occupe la deuxième place en termes de l'utilisation du Web.

Les enseignements du Web Index 2012

En dehors du classement, le Web Index fournit des informations sur la réalité de l'usage du Web au niveau mondial. Ainsi, l'étude montre que le Web reste une ressource largement inexploitée dans la plupart des pays avec seulement 1 personne sur 3 qui l'utilise à l'échelle mondiale et moins de 1 personne sur 6 en Afrique. Le potentiel économique du Web reste aussi inexploité dans beaucoup de pays : en dehors de l'OCDE, l'activité économique basée sur le Web est faible. L'étude montre aussi qu'environ 30% des pays recensés par le Web Index imposent au niveau étatique des restrictions d'accès ou d'usage, tandis que près de la moitié d'entre eux montrent des atteintes croissantes à la liberté de la presse. L'indice révèle que les prix prohibitifs du très haut débit et les tendances vers la censure sont des obstacles majeurs à la généralisation de l'usage du web dans le monde. L'accès à Internet reste cependant un produit de luxe dans la plupart des pays, notamment au niveau africain. A travers les 61 pays étudiés, l'étude montre que les connexions à haut débit coûtent encore très cher. Elles sont évaluées dans beaucoup de pays à près de la moitié du revenu mensuel par habitant. «Le prix élevé de la connectivité a privé des milliards de personnes de concrétiser leurs droits à la connaissance et la participation. Les coûts doivent diminuer de façon considérable», a déclaré Tim Berners-Lee. L'Index conclue sur une note positive. L'e-gouvernance tend à se propager en même temps que les initiatives pour encourager la participation en ligne à la prise de décision.