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L'Etat a décidé de reprendre en charge le sport d'une manière générale et
le football en particulier, délaissé après les réformes de 1989 suite au
désengagement des entreprises. Le nouveau ministre de la Jeunesse et des
Sports, Mohamed Tahmi, l'a annoncé à l'occasion de sa première activité
lorsqu'il avait reçu les membres du Comité olympique algérien et les présidents
des fédérations sportives, samedi dernier. Il a rassuré que l'Etat accompagnera
les clubs dans le processus de mise en œuvre du professionnalisme dans le
football. Il s'agit d'abord d'apporter de la sérénité chez les clubs
professionnels des Ligues 1 et 2, lesquels ont menacé de boycotter le
championnat. Les présidents de ces clubs qui s'étaient réunis avec le président
de la FAF n'avaient pas caché leur «satisfaction» quant à cette rencontre et
avaient indiqué qu'ils donnaient du temps au nouveau ministre pour étudier le
dossier du professionnalisme. Les déclarations de Tahmi reflètent en fait les
orientations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui, faut-il le rappeler,
avait occupé le poste de ministre de la Jeunesse et des Sports. Pragmatique et
maîtrisant le dossier, Sellal nous disait, il y a quelque temps, que le
«football est un des grands partis et devance même les partis politiques». Il
avait recommandé alors d'accorder «plus d'importance» à cette discipline. Il
avait préconisé «davantage de discipline dans la gestion et l'organisation du
football». En ce sens, Sellal avait qualifié ce qui est arrivé au sport après
1989 «d'entrisme», faisant observer à cet effet que «ce ne sont pas les
meilleurs qui avaient pris les rênes».
Il a qualifié les nouveaux dirigeants de «globalement trabendistes». A cet effet, l'Etat s'engage à reprendre le sport et le football, mais pas comme le prétendent les actuels dirigeants, notamment ceux du football. L'instruction donnée aux entreprises nationales de reprendre les clubs consiste à gérer elles-mêmes l'argent qu'elles auront à injecter, comme l'avait précisé le président du CSA - MC Alger, Amar Brahmia, dans le cas de la reprise du MCA par Sonatrach. Autrement dit, le retour de l'Etat dans la gestion du sport vise à amener les dirigeants ayant terni le secteur à se retirer, compte tenu des résultats qui ont régressé. La mise en œuvre du professionnalisme dans le football suppose ainsi une meilleure organisation de cette discipline, d'autant plus qu'une direction nationale de contrôle et de gestion des clubs est créée à la FAF. Elle est présidée par l'ancien président de la Ligue nationale de football, Mohamed Mecherara, qui est un expert-comptable. L'argent et les aides de l'Etat seront ainsi scrupuleusement contrôlés grâce à cette direction, alors que les clubs doivent se doter de structures de gestion pour une meilleure utilisation des finances de l'Etat. Plus rien ne sera comme avant et les actuels dirigeants devraient céder la place à de véritables gestionnaires et patrons au sens propre du terme. |
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