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Halilhodzic trop frileux

par Adjal Lahouari

« Le onze type est dans ma tête», a déclaré Vahid Halilhodzic aux journalistes la veille du match. Mais, campant sur sa position, il a précisé que la composition de l'équipe entrante ne sera dévoilée que quelques heures avant le coup d'envoi du match. Il faut dire que l'entraîneur bosniaque a été contraint de s'adapter tout au long de cette semaine à des impondérables. En raison de l'indécision concernant le poste de gardien de but et la paire centrale, il a dû régler plusieurs problèmes. Le retour en forme de M'bolhi a poussé le Bosniaque à lui faire confiance aux dépens des deux autres postulants, préférant se fier à sa grande expérience. En défense donc, il a opté pour la paire Medjani-Belkalem, deux athlétiques joueurs capables de faire front aux attaquants libyens. Lahcen et Guedioura restant indiscutables au milieu eu égard à leurs précédentes prestations, Halilhodzic avait une incertitude pour épauler ces deux derniers. Il a été dit çà et là que l'entraîneur de l'EN avait déjà opté pour un système défensif, choisissant Mehdi Mustapha comme renfort au milieu. Par contre, Kadir, et à la surprise générale, a joué un rôle beaucoup plus offensif, comme le prouvent ses incursions sur le côté gauche. Seul Slimani a hérité du rôle ingrat d'attaquant esseulé, ce qui l'a obligé à décrocher pour participer au jeu. Ceci dit, et tout comme Halilhodzic, on s'attendait à voir une équipe libyenne beaucoup plus performante, et c'est ce qui explique la composition quelque peu défensive algérienne. Or, force est de constater que cette formation libyenne a été surestimée et qui s'est contentée de défendre âprement sa zone en y ajoutant une agressivité condamnable. Les Algériens, dominateurs, auraient pu concrétiser les occasions qu'ils se sont créées. En peu de mots, on dira que le pressing haut des Verts a gêné énormément les joueurs adverses qui ont montré leurs limites tactiques et techniques. Il faut savoir, qu'au cours de la première demi-heure, M'bolhi a ramassé trois balles faciles. En tout et pour tout, les «Chevaliers de la Méditerranée» n'auront alerté ce dernier que deux fois. En seconde période, et sur ce que la Libye a montré en première mi-temps, on s'attendait à ce que Halilhodzic change de fusil d'épaule, en incorporant un second attaquant pour épauler Slimani, trop esseulé et contré par les défenseurs adverses. Las, le coach de l'EN a encore renforcé son milieu en lançant Tedjar à la place de Cadamuro, hors du coup, il est vrai. En revanche, les Libyens, encouragés par l'inefficacité des Algériens en attaque, ont osé beaucoup plus avec une certaine habilité dans la transmission du ballon. Les attaques se sont succédé de part et d'autre, chaque équipe tentant de prendre l'avantage. Et ce n'est qu'à la rentrée de Soudani que le match s'est débloqué en faveur des couleurs algériennes, récompensant ainsi l'équipe la plus joueuse et qui a respecté les valeurs du football, contrairement à des Libyens trop agressifs et mauvais perdants. Mais ceci est une autre histoire.