A Marsa Ben Mhidi,
le rideau est enfin tombé ce week-end sur la saison estivale. Il s'est fait
très tardif cette année avec un prolongement de presque un mois par rapport aux
saisons précédentes lesquelles s'achèvent habituellement mi-août. Ceci est dû
évidemment au mois de carême qui a occupé la meilleure période, en l'occurrence
20 juillet-20 août, ce qui n'a pas été sans engendrer bien des conséquences sur
les conditions de séjour. En très peu de temps, ce coin de paradis, favorisé
par son site vierge et verdoyant, s'est forgé une réputation nationale qui a
fait atteindre le nombre d'estivants à 6,5 millions par saison. Même si ce
nombre global est moindre cette saison, n'empêche que certaines densités
ponctuelles ont battu les records telle la forte affluence qui a précédé
Ramadhan et qui a été à l'origine de l'excès et la démesure. Jamais les
estivants de la station balnéaire de Marsa Ben mhidi n'ont vécu autant de
déboires que durant cette saison. La forte concentration d'estivants dans le
temps et donc dans l'espace que le mois de Ramadhan et également les examens
scolaires ont engendrés, a été à l'origine de nouveaux réflexes qui ont
fortement pénalisé les vacanciers.
Comme la période
estivale est estimée de très courte par les commerçants dont la majorité sont
saisonniers, donc contraints de rentabiliser au maximum l'espace loué et les
moyens mis en jeu, les prix ont connu un envol jamais atteint sans pour autant
que la qualité du service ou celle du produit connaissent une quelconque
amélioration, bien au contraire. A commencer par le gîte qui est devenu hors de
prix. A 6.500 DA en moyenne la journée pour une pièce-cuisine, le loyer à Marsa
Ben Mhidi est considéré de très exagéré. Dans ce cadre, mis à part quelques
établissements classés qui exercent dans la légalité, le reste, donc la
quasi-majorité, échappe au fisc car loué au noir. Cela représente une perte
pour le Trésor public qui est estimée à des dizaines de milliards. Tous les moyens
semblent être bons pour soutirer le maximum et optimiser les moyens dans le
temps, qui était très limité cette saison. A titre illustratif, économie
oblige, un pizzaïolo, un serveur, un local minuscule de quelques m² loué, très
exigu pour la conception de pizzas, font face à une terrasse d'une quinzaine de
tables. L'on imagine bien la qualité et la rapidité du service: c'est la
catastrophe cette saison. La pizza de base est servie pour 300 DA ! La
classique frite-omelette également au même prix. Les prix n'ont jamais atteint
ce seuil. L'on cite le café express, la bouteille d'eau à 50 DA, le pain
artisanal de quelque 700 grammes qui atteint parfois les 80 DA? l'estivant a
été saigné à blanc. «Pour 12 millions, mon ami s'est permis une villa avec
piscine pour 15 jours en Espagne», dira cet estivant d'Oran, lequel se dit très
déçu cette saison par les conditions de séjour et qu'il compte tenter ses
vacances sous d'autres cieux. Malheureusement, ce n'est pas là un cas isolé.
Ils sont nombreux ceux qui ne reviendraient pas retenter l'expérience d'un
séjour qui n'est pas en rapport avec la cherté locale. Il faut dire que Marsa
Ben Mhidi, la jumelle de la plage de Saïdia au Maroc et que seul l'oued Sly
sépare, est victime de sa réputation. En plus de la cherté de la vie, Marsa Ben
Mhidi est devenue un pôle très convoité par toute sorte de malfaiteurs,
notamment les voleurs de tout genre qui arrivent de l'intérieur du pays. Malgré
les moyens humains déployés par la sûreté de daïra et la gendarmerie, les
estivants ont subi les méfaits qui ont gâché les vacances pour certains. La
saison estivale a été donc prolongée pour certaines familles. L'approche de la
rentrée scolaire a réduit beaucoup l'affluence qui s'est faite très moyenne ce
week-end. Ce recul a été causé également par le mauvais temps qui a sévi lors
du précédent week-end au point où il a empêché la baignade. Le bilan est
finalement très négatif. Tel est le constat final qui n'est pas pour favoriser
l'attrait et donc la promotion de ce site, l'un des meilleurs du pays?