Les importantes chutes de pluie qu'a enregistrées Skikda, il y a un peu plus d'une semaine, avec pas moins de 44 mm en un court laps de temps, traduites par d'importantes inondations de routes et d'habitations, ont révélé la précarité des réseaux d'assainissement du chef-lieu de wilaya et ses environs. Il n'en fallait pas plus pour tirer les enseignements de cette grosse surprise qui a pris au dépourvu les responsables locaux dont les réflexes étaient loin d'être à la hauteur des attentes, amoindris par les effets de la canicule et du Ramadhan. Cela n'a d'ailleurs pas manqué de susciter le courroux des citoyens et les commentaires les plus déplaisants à leur encontre, en raison de leur lenteur voire de l'inertie totale dans les interventions sur le terrain.

Outre le centre-ville de Skikda durement éprouvé par les inondations, les routes nationales RN 44 et RN 3AB n'ont pas été épargnées par le déchaînement des eaux provoquant d'importantes perturbations dans le trafic routier demeuré paralysé par endroits de longues heures. Seule consolation, il n'y a pas eu de pertes en vies humaines. Ce test grandeur nature a permis aux autorités de tirer les enseignements et de mettre en œuvre une batterie de mesures pour parer à ce genre d'aléas. Les responsables communaux ont été mis devant leur responsabilité, à savoir le lancement urgent des travaux d'entretien des réseaux d'assainissement et du curage des réseaux de drainage des eaux pluviales. Dans son rapport, la Protection civile a recensé pas moins de 13 points noirs pour la seule ville de Skikda sujette à des stagnations d'eau. Les services de l'ONA ont été instruits de procéder à des actions de nettoyage et de curage des réseaux d'assainissement et de drainage des eaux pluviales à Merdj Eddib, Salah Boulkeroua, Aïssa Boukerma et la cité des Frères Saker, par exemple, de remettre en service les stations de relevage à l'arrêt et les équiper de groupes électrogènes pour assurer la continuité de leur fonctionnement, même en cas de coupures de courant, et enfin lancer dans les meilleurs délais les travaux d'aménagement de certains cours d'eau, «chaaba» et canaux, y compris le canal longeant la RN 44 au niveau de l'agglomération de Hamrouch Hamoudi. Pour éviter l'afflux de gravats et autres détritus entassés sur les hauteurs de la ville, les équipes techniques de la commune ont pour tâche de nettoyer les parties situées à l'amont pour éviter l'obstruction des canaux d'assainissement situés en contrebas.

Les services de l'ONA ont été instruits de veiller à la remise en service des stations de relevage qui sont à l'arrêt et de les doter de groupes électrogènes pour leur permettre de fonctionner même en cas de coupures d'électricité. La Sonelgaz a été également interpellée pour doter ses deux postes transformateurs de la cité du 20 Août 1955 et de la RN 44 en pompes pour évacuer les eaux stagnantes qui constituent un danger pour les installations électriques.