Oran s'apprête à
emboiter le pas à Alger pour éradiquer tous les points noirs générés par le
commerce ambulant dans les quatre points de la ville. Le wali d'Oran,
Abdelmalek Boudiaf, de retour d'Alger a eu les faveurs du (nouveau) Premier
ministre pour son projet d'assainissement de la capitale de l'Ouest du fléau du
commerce informel qui lui colle à la peau. Le wali a eu aussi «carte blanche»
pour la mise en marche de la machine. «Il est temps de nettoyer notre ville de
ces marchés sauvages. Nous allons nous y lancer tout de suite. Nous n'avons pas
l'intention de déclarer la guerre à ces gens, nous voulons les rappeler à
l'ordre en leur disant que le commerce s'exerce à l'intérieur du marché et non
dans la rue», a affirmé, hier, Abdelmalek Boudiaf. La réunion du staff de
l'Exécutif, élargie au comité de sécurité de la wilaya, convoquée par le wali
le lendemain de son retour de la capitale, tenue hier à l'hémicycle, revêtait
un caractère «exceptionnel», comme a tenu à le préciser le wali au préambule de
son intervention. Cela tient au fait qu'elle était sensée répercuter,
horizontalement, les premières orientations du nouveau gouvernement
d'Abdelmalek Sellal, ayant trait à la gestion «quotidienne» des collectivités.
«Vous voyez bien que l'hygiène de l'environnement, sujet que je ne cesse de
répéter, à chaque briefing et à chaque sortie, depuis que je suis là, il y a
presque deux ans, est inscrit comme une priorité dans les hautes sphères de
l'Etat», a fait remarquer le wali. En tant que facteur de pollution et de
perturbation du cadre de vie et élément de dysfonctionnement sur tous les plans
(urbanisme, sécurité?), le commerce informel est, plus que jamais, dans le
viseur des pouvoirs publics. Il y a indéniablement aujourd'hui une «volonté
politique» de lutter contre ce phénomène autant délicat que néfaste. D'aucuns
s'accordent qu'Oran, plus que d'autres grandes villes du pays, trainait la
triste réputation de «ville sale» et de «ville bazar». L'actuel wali, sitôt installé,
fait de la réhabilitation de la ville sur les plans hygiène et activité
commerciale son cheval de bataille.. Pour la mise en œuvre du processus de
démantèlement des marchés à ciel ouvert qui pullulent dans le territoire de la
wilaya, une feuille de route sera élaborée, axée sur la mise en place de
cellules spéciales à différents niveaux (commune, daïra, wilaya), a-t-on pu
retenir des directives données, dans ce registre, par le wali aux chefs des 9
daïra et aux SG des 26 communes. «Aucun marchand ne sera autorisé à exercer
dans la rue. Pas d'extension ni étalage de marchandise dans la rue, non plus.
Le commerce doit se pratiquer uniquement dans des locaux ou des marchés
réglementés», a insisté le wali, qui a fait savoir que la police et la gendarmerie
seront prochainement destinataires de réquisitions pour l'éradication des
marchés informels, un par un. Ceux-ci sont d'ailleurs recensés par les services
concernés, par emplacement et par ordre d'importance. M. Boudiaf a indiqué, par
ailleurs qu'en vertu d'un arrêté qui sera promulgué prochainement, le policier
ou le gendarme pourront verbaliser le commerçant contrevenant (par rapport à la
voirie urbaine) dans le cadre de leurs missions ordinaires. De son coté le chef
de la Sûreté de wilaya a mis l'accent sur «le manque de coordination, dans
certains cas, entre les autorités municipales, la direction du Commerce et les
services de sécurité dans la préparation et l'exécution des opérations dans le
cadre de la lutte contre le commerce informel.» Dans le même ordre d'idées, le
directeur du Commerce a donné lecture d'un point de situation relative aux
projets de nouveaux marchés, l'opération de réhabilitation des marchés
existants à travers les 26 communes ainsi que les besoins recensés.