Les réclamations des habitants des localités de Benfréha et Boufatis
ainsi que leurs hameaux, qui ne cessent de dénoncer les odeurs nauséabondes
provenant du nouveau centre d'enfouissement technique (CET) du groupement
d'Oran, semblent trouver un écho favorable. Le ministère de l'Environnement
vient d'inscrire un projet pour équiper le nouveau CET d'une station de
traitement du lixiviat (jus des ordures), a-t-on appris auprès du DG de l'EPIC
chargée de la gestion des centres d'enfouissement technique de la wilaya
d'Oran. Un avis d'appel d'offres a été lancé pour doter huit (8) centres
d'enfouissement technique à travers le territoire national de stations de
traitement du lixiviat (ou percolat). Le lixiviat (jus de poubelles) est le
liquide résiduel qui provient de la percolation de l'eau à travers les déchets.
Il se charge de polluants organiques, minéraux et métalliques, par extraction
des composés solubles (lixiviation facilitée par la dégradation biologique des
déchets) et risque ainsi de provoquer la pollution des sols et de la nappe
phréatique. La composition des déchets enfouis, leur degré de décomposition,
leur taux d'humidité et l'âge de la décharge sont les principaux paramètres
influençant la composition du lixiviat. Il existe plusieurs procédés techniques
pour le traitement du lixiviat. Pour arriver à le traiter avec des qualités de
rejet satisfaisantes, les techniques à mettre en œuvre sont poussées. On traite
les lixiviats par voie biologique de type intensive. Ces traitements
biologiques, couplés à des traitements de finition, ont fait leur preuve et
sont économiques. On peut également les traiter par concentration (osmose
inverse ou évaporation), mais attention, ces procédés produisent des
concentrats extrêmement coûteux à gérer et le retour directement sur le site
est extrêmement dommageable à long terme, cela inhibe complètement la
production de biogaz par exemple ! Le traitement biologique a pour intérêt la
dégradation des odeurs. Les odeurs des lixiviats sont dues à deux paramètres :
la présence d'ammoniac et la décomposition de la matière organique présente
dans l'effluent dont la macération se poursuit (fermentation anaérobie,
c'est-à-dire sans air).
Il est à rappeler que les habitants des localités limitrophes du CET du
groupement d'Oran sont montés au créneau depuis le début de la saison estivale
pour dénoncer les odeurs nauséabondes provenant de ce centre d'enfouissement
technique. Une commission de l'APW s'est déplacée sur les lieux pour trouver
une solution à cette situation. Les responsables du CET avaient finalement
décidé de recourir aux services de la SEOR pour vidanger le bassin de stockage
des «lixiviats» qui ont été transférés vers la station de traitement et
d'épuration d'El Kerma. A noter que le CET du groupement d'Oran est entré dans
sa phase d'exploitation le 1er mai dernier. Composé de six casiers, dont le
plus petit s'étend sur 5 ha et le plus grand sur 12, ce CET, qui s'étend sur 85
ha, a été réalisé pour l'enfouissement des ordures ménagères des communes
d'Oran, Hassi Bounif, El Kerma, Bir El Djir, Es-Sénia et Sidi Chahmi.